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François Reau ( 1812-1871 ), un habitant du Haut Poitou – 2

Ecrit par

Brigitte Billard

Publié le

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N’hésitez pas à relire le billet précédent : François Reau ( 1812-1871 ) – Introduction – 1

Ma lignée maternelle est poitevine, ancrée dans le Haut Poitou, entre Parthenay et Vouillé.

C’est dans une toute petite partie de ce Haut Poitou, entre  Gâtine de Parthenay et terres de brandes , que François Reau a passé la totalité de sa vie.

A la fin du XVIIIème siècle, avant la Révolution Française, voici à quoi ressemblait la Province du Poitou

« Mémoire sur le Poitou, » rédigé, vers 1780, pour le comte d'Artois


« Mémoire sur le Poitou, » rédigé, vers 1780, pour le comte d’Artois
Source: gallica.bnf.fr

 

Ses grands parents, Pierre Rault et Louise Dixneuf, avaient quitté le sud de l’Anjou, dans les environs de la ville de Cholet, vers les années 1780, et s’étaient installés au Nord de Parthenay, dans le Poitou, là même où la quasi totalité de leurs petits enfants vont naitre. J’ai déjà évoqué cette migration sur ce blog.

C’est plus précisément entre Gourgé – où il nait en 1812 – et Chalandray à une vingtaine de kilomètres – où il décède en 1871 – que nous suivrons les traces de François .

 

A quoi ressemblait la région au 19ème siècle ? Il est évident qu’elle a  changé en deux siècles. Le paysage agricole qu’on voit aujourd’hui n’est déjà plus celui de mes souvenirs d’enfance, mais il semble que ce changement ne soit intervenu que dernièrement, durant ma vie adulte, et que les campagnes poitevines dont je me souviens ressemblent un peu à ce que mon aîeul a connu.

Lisons l’introduction du Mémoire écrit en 1780 pour le comte d’Artois, dans le but de lui présenter les revenus des domaines qu’il avait dans la province.


Le cadre est posé : des plaines, en général, et une région moins fertile, nommée Gâtine, terre de pâturages.

La vie de François va se dérouler à la limite de cette Gâtine et des plaines qu’on trouvera plus à l’Est, une zone de quelques dizaines de kilomètres que Jean Robert qualifie d’Entre plaine. Il naît et grandit dans le Pays de Gâtine, puis quelques années après son mariage part s’installer autour de Chalandray, région de brandes, qui marque le début de cet Entre plaine.

Sur la carte de Cassini ci dessous, j’ai grossièrement représenté l’emprise de la Gatine, en vert clair, et des terres de brandes, en jaune clair.

 

 

La Gâtine est « le château d’eau du Poitou » : un paysage de bocage préservé, un terroir granitique sillonné de rivières et d’étangs; les eaux abondent en hiver et manquent en été. Les sols sont imperméables, il faut s’installer près des ruisseaux, et avoir des mares pour conserver l’eau pendant l’été. Les parcelles sont petites, entourées de haies, et les terres ne sont pas bien riches. On est dans un paysage de « maquis », où la vue ne porte jamais loin, où les chemins sont boueux, étroits et où on peut facilement se cacher.

Gourgé fait partie du canton de St Loup – Deux Sèvres – qui s’est fait de nos jours une spécialité du fromage de chèvre. La jeune génération familiale qui me lit peut être se dira que s’ils aiment le fromage de chèvre, ce n’est pas un hasard, mais plutôt un héritage familial. L’élevage des chèvres et des moutons, mais aussi des boeufs à l’engraissage, sont les piliers de l’agriculture dans la région. Point de champs de blé qui ondulent sous la brise d’été, un peu de seigle, de l’avoine, du sarrasin, de quoi subsister. Mais les haies et les forêts permettent de trouver de quoi assurer la survie de la famille. On n’est pas riche, loin de là, et jusqu’à la fin du 19ème siècle on peut tomber en hiver sur des loups affamés. Tout de suite, l’image bucolique du bocage, des beaux prés entourés de haies d’aubépine avec les agneaux qui y gambadent,  s’efface …. Pas grand chose à voir avec le Dorset du début du 21ème siècle.

Chalandray, dans le canton de Vouillé – Vienne – est à la limite entre le paysage de bocage qu’on trouve en Gâtine et les terres de brandes. La mise en valeur des terres de brandes va avoir lieu à partir du milieu du 19ème siècle, et permettre que la population dans ces régions augmente de façon importante. A l’Ouest du Clain, en 1846, le pays de Vouillé est la partie la mieux défrichée et la plus peuplée du pays de brandes, avec une densité de 34 habitants au km2, et certaines bourgades au nom évocateur pour l’histoire familiale, Ayron, Chiré en Montreuil, Vouillé, Latillé, ont même en 1846 des densités de population entre 45 et 54 habitants au km2. Ne riez pas, ce n’est pas un désert. La région connait un certain essor économique autour des années 1850, car des défrichements importants ont été entrepris depuis 1831 sur le territoire des communes de Benassay, Vouillé, Latillé, Montreuil-Bonnin, Ayron et Chalandray. C’est sans doute la raison qui poussera François à quitter son hameau de la Gaudinière, au sud de Gourgé, pour s’installer à Chalandray, mais nous en reparlerons.

Les sources que j’ai utilisées pour préparer ce billet et que je vous indique sont parfois arides – un peu comme les terres de la région en été – mais si vous voulez en savoir plus, allez vous y promener.

Voilà, le décor est grossièrement dressé, il est temps de passer aux hommes.[divider_line]

François Reau (1812-1871) – De St Christophe à Gourgé – Ascendance paternelle – 3

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Glossaire
  •  Gâtine : une gâtine (terme péjoratif) était en vieux français un « mauvais pays », une région formée de terrains pauvres peu fertiles, imperméables, à dominante siliceuse – Définition Wikipedia
  • Terre de brandes, dite aussi simplement brandes : Une brande est une formation végétale de type lande de déforestation très ancienne – Définition Wikipedia

 

Sources et liens

7 réponses à “François Reau ( 1812-1871 ), un habitant du Haut Poitou – 2”

  1. Dominique Chadal

    Bonjour Brigitte.
    Dans un autre article, tu avoues que tu n’es pas toujours aussi organisée que tu le souhaiterais, OK, chacun ses défauts. Mais tu as de grandes qualités : tu te documentes abondamment sur les régions où vivaient tes ancêtres et tu cites de façon précise toutes tes sources. Chapeau !

    1. Brigitte

      merci Dominique

      en fait je me documente tellement que parfois je perds de vue mon but premier, mais après tout c’est le voyage qui est intéressant

  2. Léti

    J’ai l’impression que je vais aussi en apprendre sur mes ancêtres, qui ne sont perdus à Chalandray que pour une noce ou deux, mais qui ont vécu à Ayron et Maillé pendant des siècles. La suite ! La suite ! La suite ! 🙂

    1. Brigitte

      Salut Laetitia

      As tu lu le billet sur le curé d’Ayron à qui nos aïeux refusaient une cure toute neuve ? Tu devais bien toi aussi avoir des ancêtres dans le coup 🙂 En préparant l’article, j’ai lu toute une documentation géographique sur la région, y compris Ayron, Maillé, Vouillé, c’est amusant de voir à quel point la géographie et l’histoire ont une influence sur la vie des habitants. Pour la suite, j’ai encore du matériel à rassembler et analyser, ca devient plus « généalogique » et j’ai encore des données collatérales à confirmer. A bientot cousine, et merci d’etre passée 🙂

      Brigitte ( bsky92 )

      1. Léti

        Je « passe » lire tous tes billets lorsqu’ils sont encore tout chauds !
        Oui, le pauvre curé d’Ayron… Je connaissais déjà cette page d’histoire, pas banal entre des lignes de baptêmes, d’unions, et de sépultures… Sacrés ancêtres !

  3. Un sympathique teaser en quelque sorte 😉

    1. Brigitte

      Merci Gregory
      Dejà si je n’ai pas fait fuir tout le monde avec mes données pas très fun, je suis contente. C’est amusant comme je comprends de nouvelles choses en farfouillant dans des articles de géographie

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