Charlemagne, l’empereur à la barbe fleurie, a eu l’idée folle d’inventer l’école, tout le monde sait ca, surtout les anciennes petites filles de ma génération qui chantaient à longueur de journée la ritournelle de France Gall.
Puisque nous en sommes aux rumeurs et anecdotes sans fondement, il en est une en généalogie qui m’amuse toujours : nous Français d’aujourd’hui descendrions tous de Charlemagne. Enfin, tous, ou 90%. Cette donnée s’appuie sur de grands calculs scientifiques sur le nombre d’ancêtres que chacun de nous a au bout de 40 générations, et le nombre estimé d’habitants à l’époque de Charlemagne, ce qui correspond bon an mal an à 40 générations.
C’est bien beau tout ça, mais si je veux vraiment descendre de Charlemagne et l’indiquer dans mon arbre – ca ferait chic, non ? – il faudrait au moins que j’ai des indices crédibles à défaut de preuves avérées par des actes de naissance filiatifs jusqu’en l’an 850 …..
Pour la simplicité de mon raisonnement, je ne vais m’occuper que de mes ancêtres à moi, pas de ceux de mon mari. C’est déjà assez compliqué – tendancieux ? – comme raisonnement, n’y ajoutons pas l’ego masculin classique .
Commençons par une comparaison de vraisemblance géographique – biaisée, je vous l’accorde, mais tout l’article l’est, alors restez zen.
Toute mon ascendance aussi loin que je remonte pour l’instant est originaire du sud de la Loire. La limite nord serait Cholet du coté de la branche Reau/Rault. Mes autres racines sur le territoire français sont dans le Tarn et l’Aude pour une partie de la branche Billard. Pour les autres radicelles de cette branche, il faut aller en Italie, à Gênes, et en Espagne, vers Valence et Alicante. Au premier abord, je ne vois pas de lien avec Aix la Chapelle, résidence du Grand Charles – celui de 800, pas celui de 1940 – et la Gâtine Poitevine. Mais j’ai quelques doutes concernant le grand père de Charles, Charles Martel – qui dit on a battu les Sarrasins dans la plaine de Vouillé en 732. Là on est carrément chez moi, je peux même vous montrer la Vallée des Morts – des Maures – , pas loin de la route qui mène à Chiré et à Latillé. Alors, Charles le grand père est il mon lointain très lointain ancêtre ? Je veux bien l’envisager, mais Charles alors, pas un de ses soudards …… sinon, on en revient à mes origines plouquestes, et je ne peux toujours pas briller dans les dîners en ville.
Continuons par un beau calcul scientifique à ma sauce, puisque la théorie répandue chez les généalogistes se base sur de grands calculs scientifiques. Je vous ai concocté un petit tableau de calcul personnel dont vous apprécierez l’inventivité. Oui, je suis nulle en maths, je ne connais rien aux statistiques, j’assume.
Disons à la lecture de ce tableau que 80% de mes ancêtres vers l’an 800 ont peut être vécu dans les limites de l’empire de Charlemagne. Admettons. Alors où pourrait se trouver cette brindille qu’il faudrait que je remonte pour arriver à un carolingien ?
J’entrevois deux possibilités :
- Mon arrière arrière grand mère Edvige Colnay, née à Poitiers le 16 octobre 1848, de parents inconnus, déposée au tour de l’hôpital général. Edvige était une enfant trouvée pour laquelle il n’est pas possible de remonter les origines, mais que la légende familiale a toujours supposée être de sang bleu. Le nouveau né portait des langes en bon état, un petit bonnet de velours, et son nom « Edvige » avait été écrit et attaché aux vêtements du bébé. C’est bien mince pour oser prétendre que cela me fait descendre d’un noble personnage poitevin, et remonter ensuite à Charlemagne, mais c’est une piste que je veux bien envisager si on me pousse dans mes retranchements.
- Dans le Maine et Loire, au début du 17 ème siècle, je viens de localiser un couple de petits, tout petits hobereaux, Isaac Gouyneau ( Sosa 14362 ) qui épouse le 6 septembre 1619 à St Christophe du Bois Catherine Verdon. Le père de Catherine est Sieur de Maison Neuve …… Et Isaac est repris sur certains arbres Geneanet comme venant de Tours et étant Sieur de je ne sais pas quoi, mais je n’ai rien trouvé à ce sujet pour confirmer cette position. Disons que peut être, peut être, ce sont des fins de lignées. Une chose est sûre, leur descendance sur deux ou trois générations fait plutôt partie des laboureurs nantis par rapport au reste de la population. Je me laisse donc la porte ouverte, mais comme pour Edvige c’est une hypothèse pour le moins hasardeuse.
Je ne pourrai jamais prouver ou même supposer que je descends de Charlemagne, et vous savez quoi ? je m’en fiche.
En fait, c’est dans l’autre partie de mon ascendance que j’aimerais trouver des ancêtres originaux. Prenons Gênes par exemple. Qui sait, peut être Christophe Colomb, qui est peut être né à Gênes en 1451, est il un lointain cousin ? Ca ca m’amuserait vraiment.
Et c’est surtout du côté de mes origines espagnoles qu’il y a probablement matière à moudre. Espagnol, c’est vite dit en fait. C’est la piste des Sarrasins qui m’intéresse. Après tout, ils sont remontés jusqu’à Vouillé en 732 – voir plus haut – et j’ai toujours pensé qu’ils avaient laissé quelques souvenirs de leur passage. Il n’est pas rare dans les familles de la région, qui n’ont jamais bougé du coin, de trouver un rejeton très typé, de génération en génération. Mais surtout, dans la partie purement espagnole de mes origines, mon aieule Maria Gaetana Aldeguer a quitté la province d’Alicante pour l’Algérie. Alicante, une des villes occupées jusqu’en 1248 par les Arabes, et une ancêtre qui porte le patronyme marqué au niveau sonore de Aldeguer, pourquoi ne pourrais je pas imaginer descendre d’un calife ? Après tout, cette hypothèse n’est ni plus farfelue ni plus facile à prouver que celle de mon hypothétique, mais mathématiquement démontrée, descendance de Charlemagne.
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