Généalogiste internaute, un jour vous décidez de franchir le pas et d’aller à la source.
Peut être allez vous vous présenter au pauvre archiviste de corvée – pardon, de permanence – auprès des lecteurs ce jour là, et commencer à l’assaillir de questions farfelues, du genre : « pouvez vous me sortir le contrat de mariage de mon ancêtre Jean Moreau le 15 février 1650 à Bazoche en Bidule? » . Ne riez pas, je crains à lire mon fil Twitter que cela leur arrive plus souvent qu’à leur tour, à ces pauvres archivistes.
Disons qu’avec ce genre d’attitude, non seulement vous n’aurez pas de réponse, mais vous risquez de ne pas avoir beaucoup d’aide pour vos recherches suivantes. Aide toi et l’archiviste t’aidera.
Toute visite en archives doit être soigneusement préparée. La plupart du temps, nous n’avons droit chaque jour qu’à un nombre limité de documents, et si nous souhaitons optimiser notre temps, il est primordial que nous choisissions précisément les documents que nous commandons.
Mais comment les choisir ?
Dans chaque service d’archives, il y a des inventaires plus ou moins précis et des outils de recherches. C’est avec ces documents, sous format papier ou accessibles en intranet dans la salle d’inventaires, que notre quête doit commencer. La structure est toujours globalement la même, le cadre de classement est identique et peu à peu on prend l’habitude des séries qui nous intéressent. C’est un code comme un autre. Mais le contenu, lui, peut grandement différer d’un département à l’autre.
Et parfois, comme au SHD, vous allez faire des recherches en salle d’inventaire, trouver les deux ou trois cotes que vous souhaitez consulter, et découvrir qu’il va vous falloir attendre deux à trois semaines avant d’y avoir accès. Si vous venez de province juste pour consulter quelques documents, je vous l’accorde, c’est particulièrement crispant.
Pour toutes ces raisons, j’aimerais que les inventaires et outils de recherche des archives départementales soient mis en ligne sur internet. La possibilité de regarder ce dont les archives disposent, de se familiariser avec les outils de recherche, de cerner le domaine, la série, le notaire qui nous intéresse, et de faire ça de chez soi, tranquillement, c’est une véritable aide. Quand cela est mis en place, je suis sûre que tout le monde en profite : le généalogiste chercheur qui peut préparer sa visite, et l’archiviste qui répond à des questions plus précises et un peu plus pertinentes.
Certains sites d’archives ont déjà partiellement ou totalement fait le nécessaire. Le SHD par exemple a un grand nombre d’outils de recherche déjà en ligne. Les Archives Nationales prévoient que tous leurs inventaires seront en ligne au second semestre 2013. Les registres des notaires parisiens du Minutier Central sont également en ligne, même si l’ergonomie et l’obligation d’utiliser Internet Explorer me les ont longtemps rendus invisibles. Certains départements ont une grande partie de leurs inventaires en ligne.
Pour d’autres en revanche, c’est la portion congrue.
Prenez par exemple le site des Deux Sèvres. Il n’y a pas trace d’un état des fonds, d’un inventaire un peu complet. Je voudrais dans le cadre de mes recherches accéder à des actes notariés, contrats de mariage, inventaires après décès, baux,… Mais lorsque je me déciderai à les consulter, il faudra que je prévoie de passer une première journée sur place à Niort pour trouver si ce que je cherche existe, où et sous quelle forme ….
Prenez également Paris, mon cauchemar personnel. Aucun des inventaires n’est en ligne sur le site. Il y a bien un certain nombre de fiches d’aide à la recherche, mais pour l’instant ces fiches ne m’aident pas beaucoup. Soit j’y mets de la mauvaise volonté, soit mon cerveau ne fonctionne pas sur le même modèle que les personnes qui ont rédigé ces fiches … La mort dans l’âme, je me prépare à aller passer une journée boulevard Serrurier pour comprendre quels sont les outils à ma disposition, comment ils fonctionnent et comment je peux m’y prendre pour avancer sur mes quelques familles parisiennes.
Je vois que certains départements améliorent la mise en ligne de leurs inventaires, je pense que ce projet après celui de la numérisation des fonds de l’état civil, va également avancer. Il me suffit probablement d’être un peu plus patiente, ou d’accepter de passer un peu plus de temps sur place à chercher le fil qui me permettra de dérouler la pelote.
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