Nous avons dans les papiers de famille le faire part de décès de la grand mère de ma belle mère, annoté de sa main.
Je n’ai trouvé ce document qu’il y a quelques mois, bien longtemps après le début de mes recherches généalogiques. J’avais déjà retrouvé certaines pistes, mais j’ai eu avec ce faire part la confirmation que j’étais sur la bonne voie.
Le jour où j’ai trouvé ce document, un dimanche froid et pluvieux, ma première réaction a été de penser qu’il y avait peut être d’autres noms sur cette tombe, à moins de 20 minutes en voiture de chez moi, et que ca valait une promenade dominicale. Ce cimetière du Vésinet, c’est aussi là que la grand mère de mon mari, Marguerite Dabzat, avait été inhumée en février 1985. J’assistais à la cérémonie, mais je ne me souviens que du froid du cimetière. J’avais entendu dire qu’elle était inhumée auprès de son mari, Daniel Karcher. J’étais bien loin à l’époque de m’intéresser à la généalogie de la famille dans laquelle je venais d’entrer quelques années plus tôt. J’ai donc battu le rappel de ma progéniture, sans succès, et j’ai pris le chemin du Vésinet.
J’avais un peu peur de me retrouver à errer comme une âme en peine au milieu des tombes abandonnées, sans gardien à qui demander du secours. Mais le cimetière dispose d’un petit pavillon dans lequel sont mis à disposition un registre avec les noms des personnes inhumées et l’emplacement des tombes.
Grâce au plan que j’ai pris, j’ai trouvé sans trop de mal la tombe. Marie Karcher y repose avec son fils Daniel et sa belle fille Marguerite.
Marie Karcher, oui, et pas Marie Jeanne Jung, veuve Karcher.
Pourtant l’acte de décès est explicite.
Jung Vve Karcher
Acte 129
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1 L’an mil neuf cent six, le vingt Janvier à midi et quart, acte
2 de décès de Marie Jeanne Jung, âgée de soixante trois ans, sans
3 profession, née à Barr (Alsace) décédée en son domicilie, à
4 Paris, cité Odiot 6, le vingt janvier courant à minuit et demie;
5 fille de Chrétien Daniel Jung et de Louise Arnoldine Pelletier de
6 Chambure, époux décédés; veuve de Jules Constantin karcher. Dressé
7 vérification faite du décès par nous, Joseph Sansboeuf, adjoint au
8 maire, officier de l’Etat civil du huitième arrondissement de Paris
9 officier de la Legion d’honneur, sur la déclaration de Christian
10 Karcher, âgé de trente trois ans, ingénieur, demeurant 36 rue Washington et de
11 Daniel Karcher, âgé de trente un ans, antiquaire, demeurant rue
12 Gustave Courbet, tous deux fils de la défunte, qui ont signé avec nous,
13 après lecture
Le faire part de décès semble totalement ignorer la branche Jung, la branche paternelle de Marie Jeanne. Il n’est pas fait une seule fois référence à son nom baptême, et la nombreuse parenté listée sur le faire part, tous ces cousins nommés individuellement, puis en bloc « les familles Karcher, de Chambure, Pingoud, Pasteur et Biedermann » ne laisse pas la moindre petite place à sa famille paternelle.
Marie Jeanne est la seule descendante de son grand père Chrétien Daniel Jung – dont nous reparlerons avec la lettre H – mais le frère ainé de Chrétien, Jean Jung, a eu neuf enfants de son mariage avec Elisabeth Fournier, et une nombreuse descendance. Alors pourquoi ne sont ils pas évoqués, au même titre qu’Albert de Chambure – très lointain cousin – ou madame veuve Ernest de Chambure, qui est juste la veuve d’un cousin au second degré.
Est ce la conséquence d’une brouille familiale, ou bien les liens entre le grand père et le grand oncle se sont ils distendus au point que les liens de famille se sont perdus ? Est ce plutôt la conséquence d’un snobisme qui me gêne aux entournures ? Ou bien a t’on voulu effacer le souvenir de l’arrière grand père Jean Jung, révolutionnaire et guillotiné ? Ce n’était peut être pas un héritage facile à porter dans la moyenne bourgeoisie alsacienne.
Sur le plan généalogique, j’ai encore un certain nombre de questions à résoudre à partir de ce faire part.
En 1906, Christian est marié, j’ai d’ailleurs retrouvé la publication des bans le 13 décembre 1903, mais je n’ai pas encore réussi à retrouver son acte de mariage avec Marie Elisabeth Bachrich. Qu’est il advenu d’elle ? La grand mère de mon mari ne l’a jamais évoquée, et ma belle mère n’a non plus jamais parlé de cousins. On est là dans des périodes où il est difficile, surtout à Paris, d’avancer. Ma seule visite aux Archives de Paris s’était soldé par un échec, il faut que j’aille faire le tour des mairies parisiennes à la recherche de l’acte de mariage que le site des archives de Paris n’a pu me retrouver.
Quant à certains noms indiqués sur le faire part, ils ne m’évoquent personne : Pingoud, Catrix ? Qui sont ces familles, et quels étaient leurs rapports avec mes Karcher ?
Bref, encore et toujours plus d’écheveaux à démêler.
[Marie_Jeanne_Jung_Sosa_21]
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