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A l’été 2016, j’avais commencé une enquête généalogique pour retrouver les descendantes de mon ancêtre la plus éloignée dans ma branche matrilinéaire, celle qui m’a transmis de mère en fille mon ADN mitochondrial, identifié comme appartenant à l’haplogroupe H5a2. J’ai improprement nommé cette descendance les Filles d’Helena.
Retrouvez tous les épisodes précédants ici
- Le clan d’Helena
- Les filles d’Helena 1 – Le cadre de mes recherches
- Les filles d’Helena 2 – Génération 12 – Les cousines Imbert
- Les filles d’Helena 3 – Le temps du doute et des hypothèses
- Les filles d’Helena 4 – Les soeurs Laventurier
- Les filles d’Helena 5 – Jeanne Baudet
Sophie Boudarel, de la Gazette des ancêtres, nous propose en ce mois de juin de raconter ce qu’on sait d’un de nos ancêtres tiré au sort. J’ai dû relancer plusieurs fois le générateur, mais quand j’ai enfin trouvé un numéro qui correspondait à un ancêtre nommé dans mon arbre, le hasard est tombé sur Marie Jeanne Baudet, Sosa 455. Il est temps de faire sa connaissance.
Marie Jeanne Baudet est le Sosa 455, à la génération 9, de mes enfants.
Elle est aussi le numéro Sosa 511, à cette même génération, puisqu’elle est l’ancêtre à la fois de mon grand père maternel et de ma grand mère maternelle. Les implexes, ca nous connait dans cette partie de la famille, puisque son arrière grand père maternel, Pardoux Baudet, est le frère de son arrière grand père paternel, Jean Baudet.
Pour vous y retrouver, voici un extrait de la carte des quelques localités dans lesquelles la vie de Marie Jeanne s’est déroulée, juste au sud de Parthenay.
Les parents de Marie Jeanne, Jean Baudet et Jeanne Bordier, se marient le 14 février 1730 à Beaulieu-sous-Parthenay. L’époux a 26 ans, ses parents sont morts – depuis quand, je l’ignore – l’épouse a 19 ans, et sa mère Jeanne Baudet, veuve, est remariée depuis 13 ans.
Quand Marie Jeanne vient au monde dans la maison de ses parents, au Grand Chevreau sur la commune de Vouhé, le 14 mars 1744, elle a déjà au moins 6 frères et soeurs : Jeanne, née en 1730, Marie Jeanne, née en 1731, Louis, né vers 1738, Pierre, né en 1740, Louise, née en 1742. Sa mère va encore mettre au monde par la suite deux enfants : François, en 1745, puis Marie en 1747.
En octobre 1754, Jean Baudet, le père de famille, décède. Marie Jeanne n’a encore que 10 ans, et sa mère Jeanne Bordier se retrouve seule avec ses enfants. Les trois garçons les plus âgés ont 20 ans, 16 ans et 14 ans et vont probablement prendre en charge materiellement la fratrie.
Marie Jeanne est la première à se marier, à l’âge pourtant avancé de 33 ans. Il est probable que comme sa soeur ainée Louise, Marie Jeanne a travaillé comme domestique ou servante, et qu’elle a mis de côté un tout petit pécule pour l’aider à trouver un bon mari.
Le 21 octobre 1777, elle épouse à Vouhé Jean René Ayrault, fils de René Ayrault et de Marie Chaignon, bordier, qui sait signer, comme son père avant lui. Dans cette branche de mon arbre, en Gâtine, ils ne sont pas si nombreux ceux qui maitrisent l’art d’utiliser la plume d’oie – ou de canard ….
Il est possible que Marie Chaignon, la mère de Jean René, soit une descendante de Laurant Chaignon, ancêtre de Marie Jeanne. Possible, mais je n’ai pas encore été capable de confirmer ou d’infirmer cet implexe, malgré des heures à éplucher les registres et les arbres en ligne.
Marie Jeanne s’installe dans la maison de Jean René, dans le village de la Lierre, sur la paroisse de Soutiers, un village où les parents de Jean René sont venus s’installer des années plus tôt.
Ensemble, Jean René et Marie Jeanne vont avoir quatre enfants : Jacques, mort à 8 ans en 1786, Jean, né en 1780, François, né en 1782, et Marie Jeanne, mon ancêtre, née en 1785.
Entre 1791 et 1797, la région de Parthenay est secouée par la Révolution et les guerres vendéennes. Parthenay, à quelques lieues au nord de Soutiers, passe plusieurs fois aux mains des républicains, puis des royalistes. A côté de Soutiers, dans la forêt de la Meilleraye, sur la paroisse de Beaulieu-sous-Parthenay, désormais commune, le somptueux chateau de la Meilleraye, qui fut au temps de sa splendeur la propriété de Charles de la Porte, cousin germain de Richelieu, et de son fils, le duc de Richelieu, ce chateau est partiellement détruit. Il ne s’en relevera jamais.
Sans avoir plus de renseignement sur la vie quotidienne et les épreuves que Marie Jeanne et sa famille ont traversées à cette époque, il n’est pourtant pas difficile d’imaginer qu’ils ont eux aussi subi les conséquences de ces guerres : récoltes détruites, cheptels décimés, peur constante d’être pris à partie, peur que les fils, encore jeunes, soient embrigadés, tués.
Mais les trois enfants survivants de Marie Jeanne – Jean, François et Marie Jeanne – vont traverser la Révolution, arriver à l’âge adulte, et avoir une descendance.
Pourtant, Marie Jeanne n’en saura rien. Elle ne verra pas ses enfants se marier, elle ne connaitra pas ses petits enfants, elle n’aura jamais imaginé que plus de 200 ans après sa disparition, une de ses descendantes, à qui elle aura transmis un adn mitochondrial reçu de ses ancêtres maternelles depuis la nuit des temps, cherchera à en savoir plus sur elle, et célebrera sa mémoire.
Marie Jeanne meurt dans sa maison de la Lierre, à Soutiers, le 19 décembre 1803, à lâge de 59 ans. Son mari Jean René va lui survivre 10 ans.
Marie Jeanne appartient à l’haplogroupe H5a2, elle est mon ancêtre maternelle à la 8è génération.
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