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J comme Japon

Ecrit par

Brigitte Billard

Publié le

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En 1992, ma belle mère avait consigné sur quelques pages de classeur l’histoire de ses beaux parents, Michel Snejkovsky (1) et Adele Kuehner (2). Les grandes étapes y sont, quelques anecdotes, quelques dates.

Dans le cadre de la préparation du challenge AZ 2014, j’ai relu attentivement ce manuscrit, précieux pour nous maintenant,  en essayant de rapprocher les informations que j’y trouvais et celles pour lesquelles j’ai un document, une photo, une source …

japon_1

 

… le navire s’appelle le « Wladimir » et fait de longues escales  pres d’un an au japon, ? aux Etats Unis, puis revient vers la mer noire évacuer des soldats de l’armée Wrengel ( contre revolutionaires), un sejour de plus d’un an à Istanbul ( encore Constantinople). Boris parlera volontiers d’Istanbul, de la corne d’or, la mer de Marmara, de la beauté de cette ville, du Bosphore le soir …

 

Sur un petit carnet manuscrit tenu par Michel Snejkovsky , il est également fait mention de cette escale au Japon, que je n’arrive pour l’instant ni à dater précisément, ni à localiser.

Au moment de la révolution de février 1917,  Adele Kuehner  et son fils Boris vivent dans leur appartement à Odessa. Le capitaine Michel Snejkovsky sillonne les mers sur le Vladimir, loin d’Odessa. Adele a 31 ans, Boris en a 7. Plusieurs fois, l’appartement est visité par des révolutionnaires qui détruisent, menacent. Avant octobre 1917, date de la révolution bolchévique, Michel envoie une lettre à son épouse lui disant de tout quitter, de ne prendre que l’indispensable et de le rejoindre à Vladivostock. La jeune femme et le petit garçon quittent leur bel appartement, la famille d’Adele encore présente à Odessa, pour traverser la Russie, qui n’est plus l’empire russe, et pas encore l’union des républiques socialistes soviétiques. D’Odessa, il faut se rendre à Moscou, et de là par le Transsibérien (3) (4), rejoindre Vladivostock.

Transsibérien.png

« Transsibérien ». Sous licence Public domain via Wikimedia Commons.

 

1 150 kilomètres d’Odessa à Moscou, 9 285 kilomètres de Moscou à Vladivostock, dans un pays en pleine révolution, seule avec un enfant, sans même être sûre que son mari sera bien là quand elle arrivera – enfin – après au moins 10 jours de voyage, puisque que c’est le temps minimum qu’il faut à l’époque comme aujourd’hui pour faire ce trajet en train. J’imagine la peur au quotidien, le déchirement d’avoir laissé derrière soi une famille dont on ne sait pas si on la reverra, l’angoisse du lendemain, et le courage immense qu’il a fallu à Adele pour faire face et avancer.

Adele retrouve son époux à Vladivostock, et le Vladimir part au Japon.

De leur séjour au Japon, Adele a rapporté trois photos, prises probablement en 1918. Voici l’une d’elle, sur laquelle Boris devant sa maman fait du tricycle.

Collection privée
Collection privée

Je ne sais comment en savoir plus sur le séjour des Snejkovsky au Japon. Comment trouver où le Vladimir est resté au port, combien de temps, et avec des informations que j’arrive à déchiffrer et comprendre ? C’est un des écueils auxquels je me heurte.

Il est probable qu’en quittant le Japon, le Vladimir a fait route vers Novorossiik, qu’il a ensuite quitté le 11 mai 1919 en direction d’Ellis Island (5).

Petit à petit, document par document, photo après photo, je reconstitue la ligne de vie du couple Snejkovsky-Kuehner, et je pense de plus en plus à une mise en forme plus contruite de leur histoire.

Un nouveau projet, pour 2015 ? Peut être …..

[Adele_Kuehner_Sosa_9][Boris_Snejkovsky_Sosa_4]
Sources et liens

(1) Geneanet – Michel Snejkovsky
(2) Geneanet – Adele Kuehner
(3) Poussin et le Transsibérien
(4) Wikipedia – Transsibérien
(5) E comme Ellis Island

4 réponses à “J comme Japon”

  1. He ben qu’est-ce qu’ils ont voyagé ta famille !!!

  2. Décidément, nous n’avons pas fini de voyager grâce à toi ! Encore un sujet passionnant, cette fois-ci à partir d’un précieux papier de famille.

  3. Encore un bel article, si bien documenté…
    Mais, un projet pour 1915 ? Y avait-il une machine à remonter le temps dans ces archives venues de Russie ? 😉

    1. Brigitte

      Voilà, c’est corrigé 🙂 merci de cette remarque, j’ai relu plusieurs fois sans me rendre compte de rien 🙂

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