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Les filles d’Helena – 2 – Génération 12 – Les cousines Imbert

Ecrit par

Brigitte Billard

Publié le

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La généalogie descendante par les femmes, croyez moi, c’est une belle galère …. Suivre la trace au milieu du XVIIe siècle de filles de paysans dans la Gâtine qui entoure Parthenay, en n’utilisant pour l’instant que les documents mis en ligne par les archives départementales des Deux Sèvres, les bases de données du Cercle Généalogique des Deux Sèvres et de Genealogie.com, qui donne un autre accès à cette même base de données, et les arbres mis en ligne par de lointains cousins éventuels sur Geneanet, c’est encore plus complexe que je le craignais.

Un point sur mes recherches

Avant de vous parler un peu des quatre cousines germaines que j’ai identifiées à la génération 12, laissez moi vous montrer où j’en suis dans le dessin de l’arbre qui retrace mes découvertes.

Les filles d'Helena - Etat de mes recherches au 10/10/2016 - Cliquez sur l'image pour la visionner en taille réelle
Les filles d’Helena – Etat de mes recherches au 10/10/2016 – Cliquez sur l’image pour la visionner en taille réelle

Comme vous le voyez, j’ai pu identifier une nouvelle lignée descendante, que j’ai suivie jusqu’à ce que Mélanie du blog Murmures d’ancêtres appelle joliment « le trou noir de la généalogie », c’est à dire le seuil fatidique des 100 ans pour lesquels la protection nécessaire de la vie privée met un frein  à la curiosité du généalogiste « descendant ». Clémence Laventurier a t’elle eu des enfants de son union – à Paris, histoire de me simplifier la vie – avec Jean Assariotis ? Qu’est il advenu de sa nièce Marie Léonie Pigeau, née en 1888 à Parthenay ?

La légende couleur de mon tableau est la suivante : Surligné en jaune, vous suivez toutes les femmes qui ont eu au moins une fille, et ont donc transmis leur ADN mitochondrial H5a2. En noir sont celles qui – dans l’état actuel de mes recherches – n’ont pas eu de fille et donc n’ont pas transmis leur ADN mitochondrial à une éventuelle descendance. En rouge sont toutes les énigmes sur lesquelles je bloque ou qui sont en attente de recherches. Descendance, pas de descendance ? ….

Si vous avez raté le début

Au tout début était un couple, un certain Chaignon, peut être Laurant Chaignon, époux d’une illustre inconnue à ce jour, porteuse de l’ADN mitochondrial H5a2. Le couple vivait en Gâtine poitevine, actuellement au sud de Parthenay, au début du XVIIe siècle. Leurs trois filles, Marie, Jeanne et Mathurine, ont épousé les trois frères Imbert : René, Gabriel et Pierre.

Fiche détaillée Heredis17 - Chaignon Generation 14
Fiche détaillée Heredis17 – Chaignon Generation 14
Jeanne Imbert, mon ancêtre

Jeanne nait le 3 août 1651, au coeur de l’été, dans le petit village de Beaulieu-sous-Parthenay (1). Ses parents, Gabriel Imbert et Jeanne Chaignon, se sont mariés en l’église Saint Benoit de Beaulieu, un peu plus de deux ans plus tôt, le 31 mai 1649 (2). Le climat politique est inquiétant, en cette année 1651 où les grands seigneurs du royaume se sont rebellés contre Anne d’Autriche et Mazarin, à quelques semaines de la majorité de Louis XIV. Et même si la Gâtine est bien loin de Paris, il est probable que cette fois ci, à Beaulieu-sous-Parthenay et dans les paroisses alentour, on soit au courant de la situation. En effet, le seigneur de la région est Charles de la Porte, duc de la Meilleraye, grand maître de l’artillerie, maréchal de France, seigneur de Parthenay, et cousin germain du cardinal de Richelieu (3). La mort de Richelieu n’a pas diminué la faveur dont jouit Charles de la Porte, qui est sous la protection de Mazarin. En cette époque où le cardinal italien se bat pour se maintenir au pouvoir, Charles de la Porte a choisi de lui rester fidèle, à lui et à la reine mère Anne d’Autriche, et s’est retiré sur ses terres, au chateau de la Meilleraye, en attendant que la situation s’apaise. Il est donc présent à Beaulieu et il est probable que toute la communauté villageoise, dont la prospérité éventuelle est plus ou moins liée à la faveur et à la prospérité du seigneur, soit attentive à l’issue de ce conflit qui en fait ne les concerne que très peu.

Jeanne n’a semble t’il  pas eu de frère ou de soeur utérin. Elle a tout au plus une dizaine d’années quand elle perd sa mère. La dernière trace de Jeanne Chaignon dans les registres de la paroisse de Beaulieu est sa présence en tant que marraine pour le baptême de François Coutineau, le 9 novembre 1658 (4). Le 22 mai 1662, Gabriel Imbert se remarie avec Louise Prunier (5). Son épouse Jeanne Chaignon est donc décédée entre novembre 1658 et avril 1662. Malheureusement les registres paroissiaux de Beaulieu sont lacunaires au niveau des sépultures entre 1657 et 1662. Après la mort de sa mère et le remariage de son père, Jeanne Imbert a donc une belle-mère, Louise Prunier, puis en 1664 une soeur, Perrine. Dans le village habitent sa tante Marie, une des soeurs de sa mère,  ainsi que sa cousine germaine Marie Imbert, née comme elle à l’été 1651.

A 21 ans, le 31 janvier 1673, Jeanne épouse Pardoux Baudet.

AD79 - BMS Beaulieu-sous-Parthenay 1670-1710
AD79 – BMS Beaulieu-sous-Parthenay 1670-1710

Le père de Jeanne, Gabriel Imbert, n’est pas mentionné dans l’acte, est il encore vivant ? Il est possible que le Jacques Chaignon indiqué comme présent soit son oncle maternel, sans aucune certitude vu le peu de détails de l’acte. Peut être mettrai je plus tard la main sur un possible contrat de mariage qui permettra d’en savoir plus.

En 1674, le couple Jeanne Imbert – Louis Baudet habite à la Morinière, où Louis est bordier.

Gallica - Carte de France dite de Cassini - Feuille 100 - Luçon
Gallica – Carte de France dite de Cassini – Feuille 100 – Luçon (6)

Le couple a 5 enfants entre 1674 et 1683, qui tous vont avoir une descendance, trois fils : Michel, Pardoux et Pierre, et deux filles : Jeanne et Magdelaine.

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Entre 1705, date du mariage de leur fils Pardoux,  et 1708, date du mariage de leur fils Pierre, Pardoux Baudet, l’époux de Jeanne, décède. Je n’ai pas encore retrouvé d’acte de sépulture le concernant. Jeanne a un peu plus de 50 ans et se retrouve veuve. Ses trois fils vivent à Beaulieu, ses deux filles ont quitté la paroisse avec leurs époux, pas bien loin, à Vouhé, Saint-Martin-du-Fouilloux et Vasles.

Quand Jeanne meurt, le 11 septembre 1719 (7), ses cinq enfants sont mariés, et elle est grand mère d’au moins 20 petits enfants. Une vie bien remplie qui a traversé la totalité du règne de Louis XIV, sans jamais s’éloigner de la paroisse de Beaulieu-sous-Parthenay. Elle est inhumée à l’âge de 68 ans – 73 ou 74 ans selon monsieur le curé – au cimetière de Beaulieu, en présence de son fils Pardoux qui signe le registre. A ce jour, je lui ai identifié 290 descendants.

Les cousines Imbert

Marie et Jeanne Chaignon, les deux soeurs, ont épousé le 31 mai 1649 lors d’une cérémonie double, les deux frères Imbert, René et Gabriel. Marie meurt à moins de 40 ans, le 17 février 1671 (8). Elle a mis au monde au moins cinq enfants : deux fils : Louis né en 1657 et François né en 1661, et trois filles : Marie, Françoise et Jeanne, les cousines germaines de mon ancêtre Jeanne Imbert.

Commençons par Françoise et Jeanne, dont la seule trace que j’ai actuellement retrouvée est celle de leurs baptêmes respectifs dans les registres paroissiaux de Beaulieu : Françoise le 3 mars 1655 (9) et dont le parrain est Léger Chaignon, l’oncle maternel, puis Jeanne Imbert, le 9 septembre 1664 (10). Sont elles mortes avant d’arriver à l’âge du mariage ? Pour l’instant, elles restent toutes deux des mystères à résoudre dans mon enquête, peut être indéfiniment.

La seule enfant de Marie Chaignon dont je suive la trace après son baptême est Marie Imbert, née quelques jours après sa cousine germaine Jeanne, le 22 août 1651 (11).  En 1674, lors du baptême d’une seconde petite Marie Imbert, fille de René et de sa seconde épouse, Mathurine Ayrault, la famille vit à la Morinière, là où vit aussi sa cousine Jeanne après son mariage avec Pardoux Baudet. Après son mariage rien n’est moins sûr, on peut aussi penser qu’elle y vivait avant, avec son père, sa belle mère, son oncle et la seconde femme de celui ci, et sa cousine germaine Marie. Pardoux Baudet, le gendre, est il venu s’installer dans le hameau où travaillait son beau père et l’oncle de son épouse ? C’est possible, mais à partir des éléments dont je dispose actuellement, il est difficile d’en dire plus.

Le 23 septembre 1680, Marie Imbert épouse Michel Baudet, le frère ainé de Pardoux Baudet, époux de Jeanne (12). C’est un des nombreux exemples de l’endogamie classique dans les campagnes : on se marie entre familles, pour éviter de morceler le peu de terre et de patrimoine qu’on possède. L’acte de mariage indique que l’époux a 40 ans, et l’épouse 24. Selon les données que j’ai réunies, Marie a plutôt 29 ans, mais peut être ne s’agit il pas de la Marie née en 1651. Y a t’il eu une autre Marie, dont je n’aurais pas trouvé la trace ? S’agit il de l’enfant baptisée Françoise, qu’on aurait appelée Marie après la mort en bas âge de sa soeur ainée ? Quelque soit l’identité de la jeune femme qui épouse le 23 septembre 1680 Michel Baudet, elle est de toute façon bien une petite fille du couple Chaignon-Inconnue, puisque son oncle Jacques Chaignon, nommément désigné cette fois, assiste à la cérémonie.

Marie met au monde quatre enfants viables : un fils, Michel, et trois filles : Jeanne, Magdeleine et Jacquette, dont deux au moins ont à leur tour une descendance.

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Le 28 octobre 1694, Marie meurt alors qu’elle n’a pas encore 45 ans. Sur les quatre enfants mineurs – et plutôt en bas âge – qu’elle laisse derrière elle, trois d’entre eux parviennent à l’âge adulte. C’est pour moi le signe qu’il y a à cette époque dans les hameaux dans lesquels vivent mes ancêtres gâtinais une communauté familiale forte et qui s’entraide. Peut être est ce aussi une des conséquence de cette endogamie déjà constatée : le nombre de parents potentiels et les liens créés sont plus nombreux et le soutien familial probablement plus efficace.

Et ensuite ?

Sur les quatres petites filles identifiées à la génération 12, seules deux, Marie Imbert et Jeanne Imbert, cousines germaines, ont dans l’état actuel de mes recherches, une descendance féminine. A la génération 11, je trouve 5 femmes porteuses de l’ADN mitochondrial H5a2 : les deux soeurs Jeanne Baudet et Magdeleine Baudet, et leurs cousines issues de germain, trois soeurs : Jeanne Baudet, Magdeleine Baudet et Jacquette Baudet …… Un patronyme commun, des prénoms semblables, cette génération 11 promet d’être aussi complexe à identifier que la génération précédente.

Mais finissons sur une note plus positive, avec cette photographie de la famille de maman, en 1937, à Latillé, au moulin de Maury, sur laquelle les cinq personnes de sexe féminin : mon arrière grand mère Marie Quintard, ma grand mère Marie Rose Guignard, mes tantes Françoise et Monique Reau, et ma maman Michelle, sont toutes porteuses de cet ADN mitochondrial H5a2 que je m’amuse à pister et l’ont toutes transmis à leur(s) fille(s). Quant à mon grand père, Achille Reau, comme elles toutes, il descend lui aussi de Jeanne Imbert et de son mari Pardoux Baudet.

1937 - Moulin de Maury à Latillé - Collection privée
1937 – Moulin de Maury à Latillé – Collection privée

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Sources et liens
  1. BMS Beaulieu-sous-Parthenay 1637-1665 – vue 47/157
  2. BMS Beaulieu-sous-Parthenay 1637-1665 – vue 108/157
  3. Gallica – Histoire de la ville de Parthenay, de ses anciens seigneurs et de la Gâtine du Poitou : depuis les temps les plus reculés jusqu’à la révolution / par Bélisaire Ledain,…
  4. BMS Beaulieu-sous-Parthenay 1637-1665 – vue 71/157
  5. BMS Beaulieu-sous-Parthenay 1637-1665 – vue 122/157
  6. Gallica – Carte générale de la France. 100, [Luçon]. N°100. Flle 94 / [établie sous la direction de César-François Cassini de Thury]
  7. BMS Beaulieu-sous-Parthenay 1711-1740 – vue 75/262
  8. BMS Beaulieu-sous-Parthenay 1670-1710 – vue 15/324
  9. BMS Beaulieu-sous-Parthenay 1637-1665 – vue 59/157
  10. BMS Beaulieu-sous-Parthenay 1637-1665 – vue 87/157
  11. BMS Beaulieu-sous-Parthenay 1637-1665 – vue 47/157
  12. BMS Beaulieu-sous-Parthenay 1670-1710 vue 67/324

2 réponses à “Les filles d’Helena – 2 – Génération 12 – Les cousines Imbert”

  1. Audrey

    J’adore, c’est passionnant !

    1. Brigitte

      Je me suis mis la pression pour écrire cet article en pensant à toi 🙂 Merci pour la motivation

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