Il y a dans ma lignée maternelle une certaine Marie Escouault, qui au début du 18ème siècle, probablement à Béruges, épousa Vincent Peroche . Une de leurs descendantes est mon arrière arrière grand mère Eglantine Ardazire Peroche, dite Angelina. Je vous avais parlé de la très jolie signature de Marie lors du challenge AZ d’avril 2013.
Comme d’autres généalogistes, descendants de ce couple, ou du couple Philippe Peroche – Magdeleine Escouault, j’avais fait l’hypothèse que Marie Escouault était la fille de Maitre Jean Escouault, meunier au moulin de Cruchet à Béruges. Mais mon hypothèse reposait jusqu’à peu de temps sur un faisceau de présomptions et quelques indices. Malheureusement, les registres de Béruges autour du début du 18ème siècle sont un vrai gruyère, pas de registre entre 1681 et 1685, rien entre 1700 et 1710.
Voici sur quels indices je me basais pour décréter que je descendais bien de Maitre Jean Escouault et de son épouse, Marie Augroux.
- Pas de registre de mariage à Béruges entre 1700 et 1710, période supposée du mariage de Marie Escouault et Vincent Péroche. Il n’y a pas de mariage les concernant dans la commune attenante de Chiré en Montreuil où habite la famille de Vincent, rien sur Montreuil Bonnin, rien sur Latillé. Si la jeune épousée est originaire de Béruges, et que sa famille y occupe une position importante, elle va s’être mariée dans sa paroisse.
- La famille Peroche est une famille de meuniers. Nicolas, le grand père de Vincent, le premier dont j’ai une trace dans les registres paroissiaux, est meunier à Pilloué, sur la paroisse de Chiré en Montreuil. Vincent, un de ses fils, va être semble t’il le premier meunier du moulin de Pallias, actuellement moulin de Palluau. Je dois encore vérifier cette information, mais il est au moins le premier d’une longue lignée de Peroche à travailler dans ce moulin de Pallias. Le Vincent qui va épouser Marie Escouault est lui aussi meunier, au moulin de la Chèze à Latillé cette fois ci. Son frère Philippe, qui épouse une Madeleine Escouault, est lui aussi meunier. En 1710, on se marie pour asseoir la position de la famille, pas à cause du sourire du promis, enfin pas d’abord à cause de son sourire. Alors que les deux filles d’un meunier important épousent les deux fils d’un meunier important de la paroisse voisine est plus que plausible.
- Escouault n’est pas un nom particulièrement courant dans le canton de Vouillé, ou même dans toute la Vienne à l’époque. Quelles sont les probabilités qu’il y ait pas très loin de Chiré en Montreuil, mais trop loin pour que je sois tombée dessus en épluchant les registres alentours, une autre Madeleine Escouault et une autre Marie Escouault en âge de se marier dans la même période ? C’est possible, bien sûr …..
- La signature de Marie était pour moi le lien entre la famille de son père et sa famille de femme mariée. Elle avait signé de la même façon l’acte de mariage de sa soeur Françoise, et l’acte de mariage de sa fille Magdelaine.
Bien sûr me direz vous, tous ces indices ne suffisent pas à attester une parenté. Je n’avais pas encore pris le temps d’approfondir mes recherches.
Il y a quelques semaines, un « cousin généalogique » m’a contacté via Geneanet pour me demander si j’avais trouvé le chaînon manquant qui pourrait confirmer cette hypothèse. C’était l’aiguillon qu’il me fallait.
Je ne vous conterai pas les nombreux actes que j’ai retrouvés, intégrés dans mon logiciel, retranscrits …. Je garde de côté la ligne de vie de Marie et Vincent, qui fera sûrement l’objet d’un autre article. La matière est trop belle.
Mais après une semaine de recherches et d’épluchages d’actes, j’ai enfin trouvé mon Graal – enfin, mon Graal de la semaine … – LA preuve de l’alliance entre les Escouault et les Peroche, celle qui confirme que Vincent Peroche et son frère Philippe ont bien épousé les deux filles de Jean Escouault, meunier à Béruges.
Le 19 février 1726 ont lieu à Montreuil-Bonnin les noces de Philippe Martin et Marie Escouault.
le dix neufvieme feb[vier] mille sept cent vingt six apres la publication de trois bans faitte au prosne des messes sans qu’il y ait eu opposition ni paru aucun empechement, tant dans cette eglise que dans celle de beruges, comme il a paru par le certificat de m[essir]e f. petit pretre curé dud[it] lieu en datte du dix huictieme febvrier mille sept cent vingt six a eté celebré le mariage de philippe martin et de marie escoüault en présence et du consentement de françoise fradin mere de mathieu fradin oncle, de jeanne fradin tante dudit philippe fradin d’une part et m[aitr]e jean ecoüault pere de michelle ayrault mere, de magdeleine escouault soeur de vincent et de philippe peroches oncles, de francoise aurillard grand mère de la ditte epouse marie escouault ont assisté aux ceremonies dudit mariage plusieurs autres personnes qui ont declaré ne savoir signer excepté les sousignés avec nous
Monsieur le curé ne pouvait pas être plus clair, et par delà les siècles, je l’en remercie. Vincent Peroche et Philippe Peroche sont les oncles de la jeune Marie Escouault, fille de Jean Escouault et de Michelle Herault.
Et ma Marie Escouault est bien la fille de Maitre Jean Escouault, meunier au moulin de Cruchet, et la petite fille de Simon Augroux, meunier au moulin du Temple …. Je vous parlerai d’eux et de mes chers meuniers bientôt.
[Marie Escouault – Sosa 977]
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