Delphin Reau, que je connais mieux sous le nom de tonton Delphin, est mon arrière grand oncle, l’oncle paternel de mon grand père Achille Reau.
[Delphin Reau]
Né le 18 décembre 1880 à Jazeneuil, où ses parents exploitent des terres au lieu dit les Amilières, il est le sixième enfant de la famille. Il n’a pas encore 5 ans quand son père meurt. La famille retourne alors vivre à Chalandray. En 1900, lors de son recensement militaire, il est domestique, probablement chez Alexandre Blanchard, fermier à l’Augisière sur la commune de Chalandray. C’est là qu’il a été recensé, déjà en tant que domestique, en 1896.
Delphin appartient à la classe 1900. Sur sa fiche matricule, son patronyme est orthographié avec un accent …. Un jour, il faudra que je revienne sur cette histoire d’accent, que certains arborent dans la famille de maman, alors que d’autres insistent bec et ongle sur l’absence d’accent. J’ai tracé la lignée patronymique depuis 1600, et je penche pour une orthographe sans accent, mais c’est un autre sujet …
Delphin sait lire, écrire, compter, contrairement à son frère aîné, mon arrière grand père François, qui a été placé comme domestique avant même d’avoir 12 ans. Il fallait aider la mère à nourrir les frères et soeurs plus jeunes …
Delphin accomplit ses trois ans de service militaire au sein du 27ème régiment d’infanterie stationné à Dijon.
En 1910, il est homme d’équipe à Paris St Lazare, il va désormais travailler toute sa vie pour les chemins de fer.
J’ai déjà eu l’occasion de vous présenter la photographie de son mariage le 12 juillet 1910, à Chalandray. Ne boudons pas notre plaisir, voici à nouveau cette photographie, la plus ancienne des photographies que je possède pour cette branche de ma famille.
Quand la guerre éclate, il est affecté aux transports ferroviaires. Il ne va pas aller au front, mais va conduire ces trains chargés de militaires qui sillonnent la France.
Delphin et son épouse Joséphine n’ont eu qu’une fille, Marie Josèphe, dont je ne connais encore ni la date ni le lieu de naissance. Vers 1934 – date estimée à partir de l’âge d’une de mes tantes, que l’on voit sur une des photos de mariage – Marie Josèphe se marie, probablement à Colombes, où vivent ses parents.
Mes grands parents, Achille Reau et son épouse Marie Rose, habitent au début des années 1930 à Paris, rue du général Séré de Rivière, pas loin du parc Montsouris. Mon grand père, très proche de sa famille, voit fréquemment son oncle. Parmi les photos de famille qui me viennent de cette époque, voici par exemple une photo datée de 1935 – calculée à partir de l’âge de la petite fille – de tonton Delphin, tante Joséphine et maman.
Un de mes plus anciens souvenirs d’enfance, alors que j’avais peut être 4 ou 5 ans, mais pas plus, se rattache à tonton Delphin. Au tout début des années 1960 – damned, je viens d’avouer mon age – nous étions venus lui rendre visite en famille, à Colombes, avec mes parents et mon jeune frère, qui a deux ans de moins que moi. Mes parents à l’époque n’avaient pas de voiture. Tonton Delphin, lui, possédait une Dauphine, une voiture produite par les usines Renault de Boulogne Billancourt à partir de 1955.
Comme le dit la publicité ci dessus, 4 portes, 4 passagers …. Pour quelle raison avons nous eu besoin de nous déplacer ? Je l’ignore. Maman ne se souvient même pas de cette anecdote, mais je suis formelle. Nous sommes tous entrés dans cette voiture, tonton Delphin à la place du conducteur bien sûr, tante Joséphine près de lui, et derrière, Papa, Maman, et sur leurs genoux mon frère et moi et une autre personne, présente aussi, mais dont je ne me souviens pas de l’identité … Je vous parle d’un temps où les ceintures de sécurité et autres sièges bébé n’existaient pas …. Pourquoi ai je encore ce souvenir ? Pourquoi dès que j’évoque tonton Delphin mes neurones évoquent ils cette Dauphine ?
Je ne sais quand tonton Delphin a quitté la banlieue parisienne, après sa retraite de toute façon. Ils sont partis vivre dans une maison à la campagne, vers la Bourgogne, mes souvenirs de petite fille ne sont pas très fiables. Je me souviens juste qu’il y avait devant la maison de superbes althéas. C’est là que j’ai découvert cet arbuste que j’aime particulièrement.
Et voilà comment les souvenirs que j’ai de mon arrière grand oncle sont restés vivaces dans mon esprit, à cause d’une Dauphine et de massifs d’althéas ….
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