Je vous ai souvent parlé sur ce blog de Gratien Landes, mais encore rarement de sa fille, Marie Angélique Landes.
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Née à Paris, vers 1738, elle habite rue Coquillière, paroisse St Eustache.
Le 26 octobre 1757, elle met au monde à Tonnerre dans l’Yonne un petit garçon prénommé Pierre Hugues Louis Jean, qui est reconnu par son père, Hugues Pelletier de Chambure, natif de Saulieu, avocat à Paris. En février 1757, probablement en arrivant dans la ville, elle a fait une déclaration de grossesse auprès du lieutenant général de la ville, comme l’édit d’Henri II de 1556 l’y oblige. Elle a déclaré qui était le père de son futur bébé. Les familles appartiennent à la petite bourgeoisie de Paris, et on cache les jeunes filles enceintes, pour éviter le scandale. Tonnerre n’est ni Paris, ni Saulieu, personne ne reconnait la donzelle ….
Le 24 août 1758, les jeunes gens se marient à Saulieu, la ville d’origine des Pelletier de Chambure. Le couple partage sa vie entre la Bourgogne et Paris, mais c’est à Saulieu que la plupart des enfants naissent.
Angélique et son mari vont avoir au moins 11 enfants.
Ma première rencontre avec Angélique date de mes premiers pas en généalogie. J’avais acheté un fascicule pour remonter la généalogie des Pelletier de Chambure, dont mon mari descend, descendance dont je doutais un brin à l’époque. Ce fascicule, écrit par un généalogiste lui aussi descendant de cette famille, fait a priori autorité, et avec ma totale absence d’expérience, j’avais à l’époque pris pour argent comptant – et sans vraiment vérifier – tout ce qui y était indiqué.
Cinq ans plus tard, j’ai avancé dans la connaissance d’Angélique, j’ai retrouvé aux Archives Nationales entre autres documents l’inventaire après décès, le 19 février 1805, à Paris rue Charlot, réalisé à la demande de ses enfants survivants après son décès et celui de son mari, morts tous les deux à Paris en 1804.
Voici la page consacrée à Angélique et son mari dans le document que j’avais acheté . Les annotations sont celles que j’ai portées lors de mes recoupements avec les résultats de mes recherches.
Grâce à l’inventaire après décès, je connais avec exactitude le nom des héritiers d’Angélique en 1805.
Le S. Claude Marie François Pelletier Chambure, le S. Denis Bonnaventure Pelletier, la De Richard, le S. Louis Mathurin Pelletier Chambure, la De Boillot et le S. Claude Bonnaventure Pelletier Chambure, frères et soeurs germains habiles à se porter heritiers chacun pour un septieme de M. Hugues Pelletier Chamabure et de De Marie Angélique Landes, décédée sa veuve, leurs père et mère.
La De Reinaud, la Delle Anne Pelletier Chambure, et le mineur Pelletier Chambure, habiles à se porter heritiers conjointement pour le dernier septieme ou chacun pour un vingtunieme au total des dits feux S. et De Pelletier Chambure leurs ayeul et ayeule.
Début 1805, Angélique a donc six enfants adultes survivants et trois petits enfants de son fils premier né Pierre Hugues, guillotiné en avril 1794 et dont je vous ai déjà un peu parlé. Les lettres indiquées sont celles que j’ai portées sur le document ci dessus, mais l’ordre dans lequel j’ai classé les enfants correspond à leur place dans la fratrie.
A – Claude François Marie, né le 17/09/1760 à Saulieu, bien vivant en 1805 puisqu’il est clairement mentionné sur cet inventaire. D’où sort la date de décès à Belleville du 30 mai 1798 indiquée par le lointain cousin de mon mari ? Je n’ai rien trouvé à ce nom et à cette date dans les archives reconstituées de Paris. Je sais qu’il était marié à Marie Anne Antoinette De Saudre, mais je n’ai pas encore d’autre renseignement à son sujet.
B – Denis Bonaventure , né le 16/08/1762 à Saulieu, mort à Saulieu le 18/09/1825, époux depuis le 20/11/1790 de Françoise Bérard, sa cousine issue de germain, les Sosa 172 et 173 de mes enfants.
F – Marguerite Gabrielle Angélique, née vers 1766 à Saulieu , mariée depuis février 1802 avec Jean Philippe Richard, Baron de Rouvray, morte le 23/04/1812 à Paris.
C – Louis Mathurin, né vers 1769, marié avec Wilhelmine Van Blidenstein – Présent à la naissance de Blanche Pelletier de Chambure en 1837
G – Marie Claude Pierrette, mariée à Paris le 23 janvier 1796 avec Benoit Placide Boillot
D – Claude Bonaventure , né le 21 novembre 1775 à Saulieu
E – Pierre Hugues, né le 28 juin 1757, époux de Marie Elisabeth Pioret, a été guillotiné sous la terreur. Il laisse trois enfants qui héritent donc de leur grand mère
1 – Marie Angélique, née le 27 /03/1781 à Vitteaux, mariée à Benoit >Hilaire Reynaud le 29 messidor an VII, morte à Sète le 24/12/1817
2 – Marie Anne Huguette, née à Vitteaux le 29/11/1782. Elle va épouser le docteur Guillaume Liquière le 31/5/1812 à Autun
3 – Laurent Augustin, né à Vitteaux le 30/03/1789, colonel de l’Empire, héros des guerres napoléoniennes, son nom figure sous l’Arc de Triomphe à Paris.
Il me reste encore beaucoup de travail à faire sur la famille d’Angélique. Je n’ai pas encore retrouvé les actes de naissance de tous ses enfants. Peut être les derniers nés sont ils nés à Paris, ce qui me rendra la tâche bien compliquée. J’essaie de dépouiller les registres de Saulieu et de Semur en Auxois, villes dans lesquelles le couple a habité, mais les registres sont touffus et pas toujours très lisibles. Je vais peut être m’abonner à une association généalogique de Côte d’Or pour accéder à leurs dépouillements ….
J’ai aussi beaucoup à faire pour retrouver les traces du devenir de chacun de ses enfants. Actuellement, seuls les Sosa de mes enfants, et Laurent Augustin, ont des parcours de vie que je retrace à peu près. Pour les autres, grands commis de l’Etat ou mariés à de grands commis de l’Etat, grands voyageurs en France et en Europe, s’étant presque tous mariés à Paris, ils ont mis en place un réseau d’embûches particulièrement efficace …. Mais j’y travaille, doucement par petites touches. Chacune de mes découvertes, chaque précision de date ou de lieu, je l’indique et je la source de mon mieux dans mon logiciel, et je la mets en ligne sur Geneanet. Malheureusement, il semble que mes modifications et mes précisions ne soient que peu reprises dans les généalogies des Pelletier de Chambure, un tantinet approximatives, qu’on retrouve sur la toile. Tant pis ….
En préparant cet article, j’ai à nouveau feuilleté la généalogie des Pelletier de Chambure, et avec le recul, malgré certaines inexactitudes et la disparition – horripilante pour moi – des lignées descendantes des filles , j’y trouve de nouvelles pistes que je vais commencer à doucement explorer.
Enfin, dans l’inventaire après décès d’Angélique, j’ai trouvé la date de son contrat de mariage, à Saulieu, que je viens de demander sur le fil d’Ariane. J’y ai trouvé aussi les dates de nombreux contrats et documents notariés concernant des terres en Bourgogne, des dons faits à des religieux à Saulieu et dans les environs, une belle liste de documents qui si un jour je prends le temps d’aller à Dijon, aux archives de la Côte d’Or, m’en apprendront probablement beaucoup sur les conditions de vie – plutôt privilégiées – d’Angélique et de sa famille avant la Révolution.
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