Une des grandes forces des Mormons en généalogie, c’est leur capacité à mobiliser beaucoup de monde pour participer à l’indexation des documents mis en ligne. Lors de la conférence RootsTech de février 2014, FamilySearch, la figure de proue du navire généalogique de l’Eglise des Saints des Derniers Jours – communément appelée les Mormons – a lancé l’indexation des faire-parts américains de décès.
Pendant ce temps en France, les bénévoles, au sein d’associations ou individuellement, dépouillent et indexent.
Mais que recouvrent ces deux notions ?
Dépouiller, nous explique le dictionnaire Larousse, c’est « lire quelque chose pour l’analyser, lire minutieusement, en extraire l’essentiel, les éléments importants pour soi ».
Indexer, c’est créer un index, ou une table lexicale , d’éléments relevés dans un document.
A lire ces définitions, la différence entre ces deux notions est bien ténue.
Pourtant dans la pratique généalogique , l’indexation peut – parfois, pas toujours – permettre à l’utilisateur de cliquer sur un nom et d’arriver sur l’image de l’acte correspondant à ce nom C’est le cas par exemple pour une grande partie de l’état civil d’Algérie sur le site des ANOM – quand tous les paramètres indispensables pour que les images s’affichent veulent bien être réunis, mais ce n’est pas le sujet ici – ou comme pour la base Morts pour la France sur le site Mémoire des Hommes. Si vous êtes membre de l’église mormone, c’est aussi le cas quand vous lancez une recherche dans leur méga base de données, une fois un nom choisi, en dessous des différents éléments relevés sur l’acte, vous en voyez une image.
Certaines associations généalogiques ont indexé tout ou partie des registres mis en ligne par leurs archives départementales, et les services d’archives qui proposent une indexation en ligne d’une partie de leurs fonds sont toujours plus nombreux. Les archives de la Vienne par exemple proposent d’indexer les recensements.
Pourtant, l’indexation ne semble pas rencontrer un énorme succès en France.
Sur le site Mémoire des Hommes, par exemple, où la possibilité de compléter l’indexation de la base des Morts pour la France a été donnée aux internautes – ajout de zones comme la classe, l’unité, le grade, la date et le lieu de décès, qui pourront si la totalité de la base est indexée permettre de nombreuses recherches – un petit millier de fiches par semaine est indexé, à peine.
Toutes proportions gardées, quand Family Search a proposé l’indexation du recencement américain de 1940 – plus de 3,8 millions d’images, quand même, ce sont presque 100 000 personnes qui se sont lancées dans l’opération d’indexation.
A titre personnel, je dépouille et j’indexe – un peu, pas assez – mais toujours à titre individuel, parce que très égoïstement je le fais par rapport à mes besoins et mes objectifs. J’ai voulu plusieurs fois dépouiller pour des associations, mais à chaque fois je me suis retrouvée soit avec un logiciel – même gratuit – à utiliser que je trouvais lourd ou peu maniable – ou des tableaux Excel dont l’ergonomie ne correspondait pas à ma façon de procéder. Je reconnais que j’ai tort, que je devrais m’astreindre à utiliser des outils communs pour faire bénéficier d’autres généalogistes de mes modestes dépouillements, mais je ne vis pas bien la contrainte extérieure quand on parle d’un loisir.
Dans le cadre du projet autour du Centenaire 1914-1918 qui m’occupe actuellement, j’indexe sur Mémoire des Hommes les Morts pour la France du canton de Vouillé. Selon les livres d’or du canton, j’ai 517 fiches à indexer, je viens d’entamer la seconde moitié de ma liste. Vais je ensuite continuer à indexer ? Probablement, oui, un peu au hasard, sans objectif précis, juste pour continuer à participer.
C’est sur l’indexation des recensements des Archives de la Vienne qu’il faudrait en revanche que je me mette des objectifs ambitieux – et que je les tienne.
Actuellement, toujours dans le cadre de mon projet, je dépouille sur Excel les recensements à partir de 1871 du canton de Vouillé. Au fur et à mesure, je mets en ligne sur ce blog les tableaux Excel qui en résultent. Pour moi, il est beaucoup plus simple et rapide de dépouiller dans Excel, mais c’est une vue indivualiste à court terme. Indexer les recensements serait profitable aux autres généalogistes – mais prend beaucoup plus de temps qu’un simple dépouillement ….
A défaut d’une résolution – annuelle ou mensuelle – je vais essayer d’intégrer dans ma pratique généalogique une petite séquence hebdomadaire d’indexation …. Et vous, vous vous y mettez quand ?
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