L’actualité nous rappelle tous les jours avec quelle rapidité une vie peut s’arrêter … ou bien c’est mon âge qui me rend plus sensible à ce genre de nouvelles. Un jour, comme tout le monde, je ne serai plus là, c’est un fait » parce que la mort est certaine et seule la date est inconnue » comme les notaires de nos ancêtres l’écrivaient dans les testaments d’antan.
Alors périodiquement je m’interroge sur la façon de sauvegarder mes recherches actuelles pour qu’elles servent à d’autres générations après moi. C’est bien beau de m’user les yeux à déchiffrer des inventaires après décès du 18ème siècle, cela me ravit d’assouvir ma curiosité intellectuelle, mais ces découvertes que je fais, étape par étape, et qui sont comme des terres vierges nouvellement mises en valeur, ce serait dommage qu’elles retombent dans l’oubli après moi. Actuellement, je ne compte pas sur ma progéniture directe pour reprendre le flambeau, le simple fait qu’ils puissent parfois lire un article de mon blog est déjà une réussite personnelle … Je vais devoir compter sur une éventuelle génération N+1 …. peut être ….
Du coup, j’envisage depuis quelques temps la suite à donner à ce que je fais. Comment ne pas laisser disparaitre ces données ?
Ma pratique généalogique se traduit en différents éléments : un arbre, des relevés, des transcriptions, deux blogs, des numérisations de photos et de documents familiaux. Pour chacun de ces aspects, j’essaie de trouver le moyen le plus efficace de conserver l’information.
Je travaille sur Heredis, et j’ai différents comptes sur des sites de généalogie en ligne : Geneanet, Heredis Online et FamilySearch, pour indiquer ceux que je mets régulièrement à jour.
J’ai aussi un arbre chez My Heritage, mais que je n’ai pas mis à jour parce que je ne trouve pas leur fonctionnement pratique, et un compte genealogie.com où je n’ai rien mis en ligne. J’essaie de mettre à jour régulièrement, au moins une fois par mois, mon arbre chez Geneanet et Heredis. Pour FamilySearch, le processus est plus complexe, on n’envoie pas un Gedcom, puisqu’il s’agit d’un « arbre mondial », on doit venir indiquer chacun des individus de son arbre et essayer de le rattacher au projet global. L’approche est donc différente.
Pour Geneanet et Heredis, si je veux que mes données soient exploitables par d’autres, il faut que j’indique clairement les sources de chacun des événements que j’ai indiqués. Pour ma lignée SOSA, je crois que tout est clair, pour les collatéraux et alliés, il y a encore du travail à faire, je m’y emploie par petites touches.
J’ai malgré tout plusieurs interrogations sur cette mise en ligne régulière :
- Dois je intégrer dans les notes des événements la transcription que je fais des actes ? Cela « sauvegarderait » mon travail, mais comme j’indique précisément la source de l’acte retranscrit, j’hésite, j’hésite … Je sais que certains internautes peu scrupuleux s’approprieront mes transcriptions.
- Puis je compter sur une pérennité des sites en ligne que j’utilise ? Et surtout, à quelle échéance ? 20 ans, 50 ans ? …..
C’est à cause du dernier point, la pérennité, que régulièrement, je vais ajouter quelques feuilles à l’arbre que j’ai chez FamilySearch, pour l’instant sur mes branches étrangères, celles où je pense avoir le plus de chances de finir par me raccrocher à l’arbre mondial. J’ai tendance à penser que les Mormons, avec leur idéologie et leurs moyens financiers énormes, seront encore là dans 100 ans …. Reste à savoir ce que j’ai envie de leur confier, au delà des éléments basiques – naissance mariage décès progéniture – de mes ancêtres . La question est toujours non résolue.
Je fais depuis un certain temps des relevés sur le canton de Vouillé, là où se trouvent mes origines maternelles, pour m’aider dans mes recherches : recensements, registres matricules, mariages …
Je travaille sous Excel, parce qu’après plusieurs essais différents, c’est ce que j’ai trouvé de plus efficace pour mon propos. J’ai commencé à partager sur mon blog ces tableaux Excel, et je vais continuer.
La semaine dernière, j’ai franchi le pas, et envoyé chez Geneanet mon premier relevé, celui du recensement de Latillé en 1911. La mise en ligne sur un gros site permet à plus de monde d’éventuellement trouver un renseignement utile que si le fichier est uniquement en téléchargement sur mon site. En revanche, la même question se pose sur la perennité de ce partage via Geneanet. Quid dans 10 ans, dans 50 ans ? Après tout, Geneanet n’a pas encore fêté ses 20 ans d’existence ….
J’ai choisi, pour bénéficier de fonctions supplémentaires et de personnalisation avancée, d’héberger mes blogs chez des hébergeurs payants. Le coût des blogs annuellement n’est pas très élevé, mais quand je ne serai plus là pour assurer les paiements, et donc permettre la mise en ligne, si personne ne reprend le flambeau, les blogs seront simplement effacés. Alors dois je prévoir un codicile dans mon testament éventuel, concernant mes données en ligne ? Oui, plusieurs fois oui, ne serait ce que pour fermer mes comptes sur les réseaux sociaux et mes emails. Et donc pour gentiment demander à mes héritiers de payer l’hébergement de mes blogs …. peut être …
La encore, je n’ai rien décidé, je n’arrive pas à imaginer quelle est la meilleure solution.
Mais doucement je penche vers une sauvegarde en pdf de mes articles, de façon régulière. Oui, je commence à envisager de garder sous format papier mes articles, vous avez bien lu …. Je suis la première surprise d’en arriver à écrire ca.
Je travaille régulièrement à transcrire les actes que j’ai retrouvés, principalement les actes notariés qui ne sont pas toujours simples à déchiffrer, et à scanner les photos de famille anciennes et les documents de famille. Deux raisons m’ont poussé à ca : les conserver bien sûr, et éviter une manipulation qui pourrait les détruire. Jusqu’à présent, je n’ai partagé qu’épisodiquement certaines photos sur mon blog, à l’occasion d’un article principalement.
Certains sites en ligne me suggèrent régulièrement de mettre en ligne mes photos de famille. Là encore, je me demande si au delà du partage qui peut permettre à d’autres internautes de retrouver un de leurs ancêtres, ou me permettre de résoudre une énigme, cette mise en ligne est une bonne chose pour la sauvegarde de ces données.
Encore et toujours, je me demande ce qu’il en sera des formats de fichiers que j’utilise actuellement, des disques durs sur lesquels je sauvegarde mes données, de la perennité des sociétés à qui je les confie ….
Bien sûr j’ai pensé à transmettre mes recherches – sous format de fichiers ou sous format papier – mais à qui ? des archives départementales ? je doute que mes modestes recherches les intéressent … Un cercle généalogique ? peut être, mais lequel dans la mesure où ma généalogie ratisse large ?
Je n’ai toujours rien décidé, rien choisi … Je partage au maximum ce que je trouve, en comptant que mes modestes contributions pourront peut être aider des généalogistes, et que le travail de l’ensemble sauvegardera la mémoire de mes ancêtres.
Et je garde dans un coin de ma tête le projet d’écrire une historie de ma famille.
Et vous, mes confrères généalogistes, avez vous déjà réfléchi à ca ?
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