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ADN et généalogie ascendante

Ecrit par

Brigitte Billard

Publié le

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Il est traditionnel lors des ateliers proposés par la RFG d’organiser l’un des soirs une causerie autour d’un spécialiste sur un sujet un peu annexe au sujet de l’atelier.

Retrouver ses ancêtres par l’ADN, ouvrage de Guillaume de Morant

Lors de l’atelier de décembre, auquel je viens de participer, et dont je vous parlerai probablement dans un autre billet, Charles Hervis avait invité Guillaume de Morant à nous parler de l’ADN et de la généalogie.

J’étais ravie, c’est un sujet qui m’interpelle depuis longtemps, dont j’ai déjà parlé avec mon cher et tendre. C’est fun de se dire qu’avec un peu de ma salive, je vais pouvoir savoir de laquelle des sept filles d’Eve je descends … En fait je lis trop sur internet, et pas toujours à bon escient…

Guillaume de Morant, qui a écrit il y a quelques années un livre sur le sujet, nous a fait un exposé bien conduit, passionnant, assez technique sans l’être trop, pour nous expliquer comment on pouvait avec un peu de son ADN retrouver en gros l’origine de sa lignée maternelle si on est une femme, et paternelle et maternelle si on est un homme. Si même la génétique est misogyne, où va t’on !!!

Entre pizza et part de tarte, nous avons parlé de l’enquête menée par Nadine Pellen avec l’aide de cercles généalogiques sur la mucoviscidose, du projet de suivi ADN initialisé par National Geographic, et de la position de la législation française.

Ce sujet me passionne, mais je n’avais pas bien compris ce qu’on pouvait découvrir et ce qui était impossible.

Je savais que je n’allais pas retrouver nomément mes ancêtres de cette façon, mais je croyais, innocente et inculte que je suis, que j’allais me trouver avec une palette d’origines géographiques. La branche Reau serait venue de tel endroit, la sous branche Guignard de tel autre, et ainsi de suite. Quelle désillusion. En fait, en analysant mon petit ADN à moi, on ne peut travailler que sur l’ADN mitochondrial,  celui de la cellule, qui se passe de mère en fille. Donc je ne peux que savoir d’où vient la mère de la mère de la mère de la mère de la mère de mon arrière arrière arrière grand mère  maternelle. J’ai localisée celle qui se trouve à la onzième génération pour moi, soit vers le milieu du 17ème siècle, une Jeanne Imbert née vers 1650 dans la région probablement de Beaulieu sous Parthenay. J’avoue que ce n’était pas elle ma priorité …..

 

Ma lignée cognatique

On ne peut à partir d’un individu mâle avoir que deux lignées : la lignée paternelle, de fils en père jusqu’à très très loin, et la lignée maternelle, de fille en mère,  et aussi loin ou à peu près. On arrive bien avant la date butoir du début des registres paroissiaux, mais bien sûr aucun acte ne vient nous donner la moindre preuve.

Donc, si je veux connaitre, moi pauvre individu de sexe féminin, la lignée de mon père et celle de ma mère, je vais devoir convaincre mon frère de se prêter au jeu. J’aurai ainsi ma lignée agnatique, les Billard, aussi longtemps qu’on puisse remonter et avant même qu’ils portent le patronyme de Billard. De l’autre coté j’aurai la lignée de ma mère, mais de mère en mère, c’est à dire sans suivre de nom. Si je veux suivre un nom dans la branche de maman, il va falloir que je trouve un descendant mâle de cette branche – et que je le persuade de se prêter au jeu. Mon mari pourra avoir la lignée de son père, ce qui promet d’être passionnant, mais s’il veut connaitre l’origine géographique de la lignée Karcher, nom de naissance de sa mère, il va lui falloir trouver quelque part un lointain cousin descendant du même ancêtre Karcher que son grand père …..

J’avais beaucoup d’attentes avant notre causerie, et mes questions tournaient sur la confidentialité de la base de tous ces ADN. Après tout la base est hébergée aux USA, et avec un peu de paranoia on peut se demander s’il est bien raisonnable de laisser des données aussi personnelles dans les mains d’un gouvernement.

Je crois que ma curiosité est maintenant plus forte que mes très légères craintes. Les obstacles vont être nombreux si je veux retrouver les traces eventuelles de l’origine de certaines de mes branches.

Il y a bien sûr le coté financier, les tests ne sont pas donnés. Ceci étant, si je reprends un abonnement à la bibliothèque municipale au lieu de fréquenter assidûment la FNAC, j’économiserai chaque année sans effort l’équivalent d’un test ADN.

Le second problème va être d’identifier les individus masculins porteurs de la lignée qui m’intéresse, si tant est que la lignée ne soit pas éteinte. Moi qui n’avais pas encore bien abordé la généalogie descendante, me voici face à un nouveau défi de taille : retrouver pour chaque branche que je souhaite le descendant mâle vivant le plus proche en terme de génération de moi. Cela promet de longues longues longues recherches …

Le troisième obstacle sera celui qui risque d’être le plus compliqué en fait, puisqu’il va faire appel à mes qualités de communication et de diplomatie, qui sont plutôt limitées. Imaginez le tableau. Après des mois de travail généalogique dignes d’une enquête successorale, j’identifie un homme entre 20 et 60 ans, lointain cousin, avec qui j’ai en commun un aieul né autour de 1830. Ce pauvre homme, je ne le connais pas. Je vais donc l’aborder pour lui demander plus ou moins rapidement s’il veut bien se prêter – gratuitement pour lui – à un test génétique pour que nous connaissions lui et moi l’origine « tribale » de notre ancêtre commun …… Je vais finir enfermée à Ste Anne moi …..

Néanmoins cette aventure m’amuse beaucoup, ne serait ce que par le côté recherche de l’individu x pour chacune de mes branches fétiches. Je sens que cette rubrique se transformera en feuilleton … Et pour vous donner envie de vous lancer dans l’aventure, regardez la video de National Geographic. Après tout, l’histoire de l’humanité par l’ADN, c’est peut etre la seule découverte humaine à laquelle nous pourrons directement participer.


6 réponses à “ADN et généalogie ascendante”

  1. Thomas Navizet

    Bonjour madame, j’espère que vous allez bien , je suis déjà passé sur votre forum concernant l’exploitation de la raw data et je voulais vous poser une question : j’ai effectué un test chez MyHeritage pour obtenir mes cousinages et aussi pour exploiter la raw data car je trouve leur estimation cartographique pas assez « deep » (profonde) par rapport aux origines. J’ai exploité ma raw data sur living dna, 24 genetics , etc et dans les deux cas j’ai retrouvé une origine scandinave qui n’apparaît pas sur ancestry et MyHeritage ( apparemment ils remontent uniquement à 500 ans là où les autres tests annexes remontent beaucoup plus loin, j’attends votre avis) . Bref je vous passe le détail, le problème étant : est il possible à l’heure actuel de trouvé un test adn Autosomal / raw data qui remonte loin dans le temps ? En gros je recherche une alternative a ethnogene. Malheureusement je ne sais pas si ce site va rouvrir car j’ai vu des sites comme IGenea mais j’ai peur qu’ils ne m’apporte rien de plus que FTDNA . Peut être que vous connaissez des éventuelles date de réouverture d’ethnogene ou alors , avec tout mon respect pourriez vous me donner quelques astuces ?.mes cousinage finnique me démange également. j’ai besoin de vous non seulement pour m’aider moi mais aussi les autres forumers de geneanet .je suis un passionné et amateur de généalogie génétique et je me suis dis que vous êtes la spécialiste francophone pour les tests récréatifs / « civils ».une petite réponse serait de là plus grande aide.Cordialement . Thomas

    1. Brigitte

      Bonjour

      Vous me pretez une expertise que je n’ai pas vraiment … Je n’ai pas testé 23&me, mais sur le papier il semble que leurs origines remontent plus loin que les autres plateformes de test. Malheureusement, comme chez Ancestry, on ne peut télécharger son fichier raw data chez eux, il faut obligatoirement passer par un test ….
      J’ai remarqué que chacque société met l’accent sur une « origine ethinique ». Pour MyHeritage, ce sont clairement les origines juives, principalement ashkenazes, chez Ancestry, on trouve plus souvent des origines scandinaves. J’imagine que ca tient surtout à la base de population qui sert à leur algorithme.

      En résumé, la seule chose qui pourrait vous apporter quelque chose, à mon humble avis, serait de vous faire tester chez 23&me ….

      Quant aux sites tiers, je ne les connais pas vraiment, je me contente d’essayer de comprendre les tests les plus en vue sur le marché

      J’espère que j’ai partiellement répondu à votre question

      Brigitte

  2. CHRISTINE

    Je suis d’accord avec toi cette causerie trés interessante nous a captivé
    un clin d’oeil en souvenir de notre stage

    1. Brigitte

      Merci Christine, et peut être à une autre fois, dans un atelier ou ailleurs

  3. Luc

    Et le pire par rapport aux recherches genealogiques classiques c est qu il faut admettre que dans sa multitude d ancêtre, aucun n a jamais fauté. .. la génétique peut faire apparaitre des surprises.

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