Un défi d’écriture est proposé aux généalogistes pendant la troisième semaine du Mois Geneatech. Ecrivez un article qui tournera autour des découvertes que vous n’auriez pas pu faire sans vous rendre aux archives.
Vous souvenez vous de cette époque où nous allions aux archives, presque sans y penser. Nous prenions un billet de train, un ticket de métro, notre voiture, nous préparions une liste de recherches à faire sur place, parfois nous devions réserver une place et nos documents quelques jours plus tôt, mais il y avait presque toujours de la place, à un ou deux jours près.
Que ces jours me semblent loin.
Généalogiste amateur, je n’ai pas voulu encombrer les salles de lecture auxquelles les étudiants et les professionnels ont besoin d’accéder pour continuer leurs études, exercer leur activité, continuer à vivre. Mes recherches ne sont que de plaisir, et elles peuvent attendre. Mes ancêtres ne disparaitront pas davantage, et si ce n’est pas moi qui vais à leur rencontre, un autre généalogiste un jour parlera peut-être d’eux.
Aller en archives pour travailler sur l’histoire de la famille de mes enfants, c’est dans mon cas se préparer à voyager, pas uniquement en France, mais dans toute l’Europe. Autant dire que je n’irai jamais partout où j’aimerais faire des recherches sur place. Même écumer les archives départementales en France pour toutes les branches de l’arbre de mes enfants me semble peu réaliste.
Tenez, regardez …
Voici deux infographies pour illustrer les lieux – pays ou départements – où je sais déjà qu’au moins un couple de Sosas de mes enfants a vécu. La couleur bleue représente l’arbre paternel de mes enfants, la couleur violette leur arbre maternel – mon arbre – et le jaune correspond aux lieux communs, l’Italie – mais sur deux régions différentes – et la France.
Et la situation en France est tout aussi éclatée ….
Quand j’ajoute qu’à ce jour, je n’ai pu aller visiter que quelques services d’archives, bien peu, la tâche qui m’attend n’est simplement pas réaliste.
Et pourtant, si vous avez pu comme moi caresser d’un doigt hésitant la signature originale de votre ancêtre sur un document du 18ème siècle, contrat de mariage ou testament, vous avez probablement envie de renouveler cette expérience, ce frisson qui vous parcourt, cette impression d’un lien entre lui et vous par delà les siècles. Quelque soit le document, consulter un original a tellement plus de poids émotionnel que lire un document numérisé.
De quel document trouvé en archives pourrais je vous parler ? Du dossier de résistante de la cousine germaine de papa, Claudine Billard, consulté au SHD ? Des actes notariés à Paris, au CARAN, que je piste l’un après l’autre depuis presque 10 ans, et qui m’ont permis, génération après génération, de sortir de l’ombre la branche parisienne de la famille Pelletier de Chambure, au delà d’une Angélique Landes au 18ème siècle, sur laquelle tous les arbres en ligne butaient au début de mes recherches ? Des actes notariés trouvés aux archives de Haarlem, aux Pays Bas, indiquant que le patronyme Donker van der Hoff des ancêtres de mes enfants était apparu suite à l’union d’un monsieur Donker avec une demoiselle van der Hoff ?
Non, le document dont je vous parlerai, promis, ce sera le premier que je consulterai, au CARAN, ou aux archives de Paris, ou ailleurs en France si j’ai la chance de pouvoir aller à Carcassonne, à Colmar, à Montpellier ou à Niort, voyages que je n’arrête pas de remettre, encore et encore. Ce document, je ne le connais pas encore, mais c’est de lui que j’ai envie de vous parler. J’ignore ce qu’il me racontera sur la vie de mes ancêtres, mais il sera le signe, enfin, que nous allons recommencer à vivre, à retourner aux archives, à sourire aux inconnus dans la rue ou le train, à déjeuner avec des amies.
Ce document, c’est de ma vie qu’il parlera le plus.
Alors je vous donne rendez vous, un jour, bientôt.
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