C’est cette fois ci à mes ancêtres directs que je vais m’intéresser, et plus particulièrement à ma branche paternelle, la branche Billard, une branche de voyageurs qui me donne du fil à retordre.
Les chiffres bruts ne sont pas réjouissants à première vue, je n’ai en effet retrouvé qu’un seul nom supplémentaire dans les ancêtres de mon père sur une année entière. Quel résultat peu glorieux ….
En fait, ces chiffres bruts, il faut les étudier différemment.
Certes, je n’ai pas ajouté de nouvel ancêtre à ma branche paternelle en 2014, mais j’ai travaillé sur la connaissance de cette famille, et principalement sur mon arrière grand père et mon arrière grand mère, Jean Joseph Billard et Philomène Blanco, et sur les parents de Jean Joseph, Michel Firmin Billard et Marie Thérézine Moustelon.
La lecture du tableau ci dessus, représentant la répartition géographique des ancêtres de ma branche paternelle retrouvés à ce jour, amène quelques observations.
Concernant l’Algérie, j’ai retrouvé toute la lignée directe née en Algérie. Mon père – génération 1 – était le fils d’une jeune fille née elle aussi à Alger, de parents nés en Algérie. La famille de ma grand mère avait des origines en Italie, en Espagne et dans le Tarn. Mon grand père paternel, lui était né à Béziers d’une famille paternelle originaire de l’Aude et de l’Hérault et d’une mère née à Tenes en Algérie, d’une famille venue d’Espagne. Ma branche tarnaise a été facile à reconstituer dès que j’ai identifié son origine, le soldat Séverin Vialar, parti en campagne en Algérie au milieu du 19ème siècle. Je suis rapidement tombée sur des cousins généalogiques qui avaient mis en ligne des arbres assez complets qu’il m’a été facile de vérifier à partir des actes trouvés en ligne sur le site des archives du Tarn.
Pour l’Aude, c’est en septembre 2013, après l’arrivée sur internet des archives départementales de l’Aude, que j’ai été capable de remonter la filiation de mon grand père paternel, né à Béziers, mort à Alger. L’Aude a mis en ligne certains de ses registres, mais uniquement la collection jadis numérisée par les Mormons et certains recensements. De fait, les lacunes des archives en ligne de l’Aude ne m’aident pas à avancer et Narbonne est bien loin de Paris. J’ai malgré tout pu découvrir que les origines paternelles de mon grand père étaient autant audoises qu’héraultaises.
Voici à quoi ressemble actuellement l’éventail généalogique des ancêtres de mon père.
Un de mes premiers articles sur ce blog concernait le mariage de Michel Firmin et Marie Thérézine. Il y a 2 ans et demi, je ne savais presque rien d’eux, et lorsqu’une bénévole m’avait envoyé l’acte de mariage, j’avais commencé à me poser des questions …. Et depuis, chaque nouveau document sur lequel je mets la main concernant ce couple et ses enfants entraine de nouvelles questions. C’est passionnant, frustrant, épuisant et motivant tout à la fois…
Pendant l’année 2014, j’ai épluché patiemment les recensements de Béziers après avoir découvert grâce à l’acte de mariage de Jean Joseph et Philomène à Alger en 1896 qu’à cette époque, les parents de Jean Joseph habitaient la ville de Béziers. Eplucher un registre qui fait 1500 pages, quand vous connaissez mal la géographie d’une ville et que vous n’avez qu’une adresse, c’est compliqué. J’y ai passé des heures …. mais le nom de famille Billard est rare, très rare à Béziers au tournant du siècle, heureusement pour moi. J’ai donc retrouvé quelques éléments, jusqu’en 1906, puis plus rien.
Grâce aux contacts que j’avais eu sur Geneanet, je savais que deux des filles de Michel Firmin et Marie Thérézine avaient vécu à Lyon, et que deux de leurs petits fils y étaient nés.
Dernièrement, les archives de Lyon ont mis en ligne un grand nombre de documents, dont les actes de décès jusqu’en 1988 et les actes de mariage jusqu’en 1938. Et sur les archives du Rhône, on trouve les recensements de Lyon jusqu’en 1936, et indexés par rue, s’il vous plait ….
Ces données en ligne, et la mise en ligne des registres matricules de l’Aude, m’ont permis d’en savoir plus. J’ai ainsi enfin retrouvé les dates et lieux de décès de Michel Firmin et Marie Thérézine, à Lyon en 1917 et 1929, alors que je les cherchais depuis vraiment longtemps à Béziers. J’ai découvert que Philomène, en 1921 soit après son divorce d’avec Jean Joseph, avait habité à Lyon, avec ses ex belles soeurs et son ex belle mère, et avec mon grand père. J’ai découvert que mon grand père avait un nombre certain de cousins germains du côté de son père, et qu’il les connaissait, puisqu’il habitait avec certaines d’entre elles et à proximité immédiate des autres. Je suis suprise de ce que je découvre, et dont je n’avais jamais entendu parler. Pourtant, ce n’est qu’à deux générations de moi, et mon père a été élevé par sa grand mère Philomène. Mais je n’ai pas vraiment posé de questions quand j’étais jeune, le peu que je savais me suffisait ….
Les quelques réponses que j’ai trouvées ont éclairé la famille d’un jour nouveau, et j’ai devant moi une longue liste de questions, auxquelles je vais tenter de répondre en 2015. En voici quelques unes, auxquelles peut être je pourrai apporter une réponse en 2015.
- Quand Jean Joseph est il mort ? La légende familiale raconte qu’après la libération, mon grand père Gaston a quitté Alger pour venir rendre visite à sa famille à Béziers et qu’il se serait alors fâché avec elle, refusant tout héritage éventuel dans les affaires florissantes, et pas forcément vierges de soupçon de collaboration, de sa famille. Selon la fiche matricule de Gaston, il a été libéré le 19 novembre 1944 après avoir participé à la campagne en Italie avec le Corps Expéditionnaire Français. Il a donc dû quitter Alger début 1945. Parrallèlement, son demi frère, Georges, est décédé le 12 février 1944 à Charlieu – Loire – selon sa fiche matricule et l’acte de décès que j’ai obtenu de la mairie de Charlieu. Sur cet acte de décès, il est indiqué que les parents de Georges sont décédés …. Si j’en crois donc à la lettre les actes en ma possession, mon grand père Gaston n’a plus de famille proche vivant à Béziers en 1945, à part un cousin germain, Georges Billard, fils de Paul, qui vit à Béziers et qui a semble t’il pris la suite dans l’entreprise créée par Jean Joseph. Que s’est il vraiment passé ? Mon père avait 14 ans à l’époque, et c’est de lui que je tiens cette histoire de voyage, de père revenu à Alger en ayant décidé de rompre tout contact. La solution à cette énigme passe par la découverte de la date réelle du décès de Jean Joseph. Avant février 1944, comme le prétend l’acte de décès de son fils, décès déclaré par une jeune femme originaire de Charlieu que je soupçonne d’avoir été la petite amie de Georges, par ailleurs marié et père de famille …. ou après début 1945, après que son fils Gaston ait coupé les ponts avec lui ?
- Qui est Juliette Blanco ? Sur le recensement de Béziers en 1926, j’ai trouvé que Philomène vivait à Béziers avec sa belle soeur, épouse de Paul Billard, sa nièce Paule, et une certaine Juliette Blanco, née en 1906 à Ténès, indiquée comme étant sa fille. Gros soupir ….. Qu’est ce donc que cette histoire ? En 1926, mon grand père Gaston effectue son service militaire en France. Sa fiche matricule dit qu’il retourne et s’installe à Alger à la fin de son service militaire, le 3 novembre 1927. Il a dû quitter Lyon – où il est recensé avec sa mère, sa tante et sa cousine germaine, entre 1921 et 1924, date à laquelle il devance l’appel. Lors du recensement à Lyon, il n’y a aucune mention d’une Juliette Blanco, fille de Philomène Blanco, née en 1906 à Ténès. De plus, en 1906, Philomène et son fils Gaston apparaissent sur le recensement à Béziers, avec Jean Joseph. Donc je crois improbable, voire impossible, que Philomène ait accouché en 1906 d’une enfant illégitime à Ténès …. Alors qui est Juliette ? une de ses nièces ? ou ma grand mère, Marcelle Françoise Juliette Risse, née en 1907 à Alger, que Gaston épousera en novembre 1929 à Alger ? J’ai tourné cette possibilité dans tous les sens, et je n’y crois pas. La ligne de vie de mon grand père, que je reconstitue en ce moment, semble indiquer qu’entre 1921 et 1927, il était en France, entre Béziers et Lyon, et aux armées. Il ne peut donc avoir rencontré une jeune algéroise et l’avoir confié à sa mère ….. Comme les registres de Ténès ne sont pas en ligne, je ne sais pas vraiment comment avancer.
- Pourquoi Paul et Jean Joseph, les deux fils de Michel Firmin Billard, se sont ils engagés dans l’armée, alors que sur le papier ils étaient les héritiers d’une minoterie importante à Tourouzelle ? Le dernier recensement en ligne pour Tourouzelle date de 1876. On y lit que Paul Moustelon, le père de Marie Thérèzine, dirige une importante minoterie. Sa fille, son gendre, et les enfants, vivent tous avec lui. On s’attendrait à ce que le gendre prenne ensuite le relais de son beau père à la tête de l’entreprise, et la passe au moins à son fils ainé. La légende familiale, encore elle, raconte que mon arrière grand père se serait disputé avec son père, et aurait quitté la France. Une part de cette légende est confirmée par son registre matricule, qui indique qu’à tout juste 18 ans, il s’est engagé pour 4 ans et a rejoint le 5ème régiment de chasseurs d’Afrique en Algérie. En 1896, je retrouve Michel Firmin et sa famille – sauf mon arrière grand père – à Béziers. Qu’est il advenu du moulin ?
Que de mystères … Quand je pense que certains « généalogistes » prétendent qu’ils ont fini leur généalogie … A ce rythme, comment pourrais je un jour avoir fini la mienne ?
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