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Il y a des années que j’essaie d’en savoir plus sur Catherine Lebois Duclos, l’aïeule à la génération 10 de mes enfants. Je sais -presque- tout sur ses parents, Anne Angélique Goret et François Lebois Duclos, beaucoup de choses sur ses grands parents, Anne Crelot, Mathurin Goret, Louis Lebois Duclos et Louise Deshayes, et je connais même six de ses huit arrières grands parents. Pour une bourgeoise parisienne du 18ème siècle, dont j’ai fait la connaissance en février 2012, j’estime que ce n’est pas si mal.
Et pourtant, les informations de base dont se régalent les généalogistes : date et lieu de naissance, de mariage et de décès, m’échappent depuis toutes ces années.
Quand Filae a mis en ligne le fonds Andriveau sur les mariages parisiens, j’ai espéré trouver le contrat de mariage entre Catherine et Gratien Landes – qui me fuit tout autant. Mais une nouvelle fois, j’ai fait chou blanc, à croire que Catherine et Gratien Landes ne se sont pas mariés à Paris. Pourquoi pas, quoique , mais où alors ? …
Je crois beaucoup à la sérendipité en généalogie, je vous en ai plusieurs fois parlé sur ce blog, et cette fois ci encore, j’ai trouvé ce que je ne cherchais pas – du moins, pas à ce moment là – en lançant quelques recherches sur Filae.
Sur mon écran s’affichait une date et un lieu de décès pour Catherine Le Bois Duclos. Miracle de la généalogie, qui résoud un problème en ajoutant de nouvelles questions à une liste sans fin.
Pourquoi ne l’avais je pas trouvé plus tôt ? Bonne question, à laquelle je n’ai pas de réponse.
Voyons quelles informations me donne cet acte.
de Catherine LeBois duclos veuve Landes
Du quatrieme jour du mois de Nivose
l’an onzième de la République française
Acte de décès de Catherine Le Bois Duclos
décédée à Semur le 3e jour du mois
de Nivose l’an onze à Deux heures du soir
profession de __ née à grenoble département
de l isere le vingt sixieme jour du mois
de juillet l’an mil sept cent douze fille
de Louis Le Bois duclos notaire à paris et d’angélique
Goret; et veuve de Grassien Landes officier de santé
à paris
Les déclarants de l’acte, un certain Merle et un certain Maillard, ne font pas partie de sa famille. Dommage. Peut être appartiennent ils à la famille morvandaise très étendue des Pelletier de Chambure, dont Catherine est une des ancêtres parisiennes, mais la piste est trop ténue et trop incertaine pour que je l’explore.
En revanche, l’acte précise clairement l’état civil de Catherine, et en le lisant j’avoue être très perplexe.
Catherine est bien la veuve de Grassien/Gratien Landes, officier de santé/chirurgien à Paris. C’est un fait que j’ai pu confirmer à travers de nombreux actes, principalement notariés.
En revanche, l’identité des parents de Catherine est étonnante. Si Angélique/Anne Angélique Goret est bien la mère de Catherine, comme le confirment entre autres l’acte donnant la tutelle de ses enfants à Anne Angélique Goret après le décès de son mari, le testament d’Anne Angélique, ou encore l’inventaire après décès de ses biens, entre autres documents, le père mentionné dans tous les actes est François Lebois Duclos, directeur du domaine du roy au département d’Auxerre, puis greffier en chef aux iles sous le vent, où il meurt de fièvres en 1719, et non Louis Lebois Duclos, notaire à Paris, et père de François.
Passé l’instant de doute – oh mon Dieu, le beau père a t’il fauté avec sa bru, et on le découvre enfin dans l’acte de décès du fruit de leur péché – j’ai abandonné la version « Dallas » de ma généalogie pour mettre cette anomalie sur le compte d’une confusion dans l’esprit des déclarants. Le père mort en 1719, le grand père mort – quand d’ailleurs, et où, je l’ignore, mais mort aussi – et l’absence de livret de famille pour aider les déclarants à faire ladite déclaration ….. Juste une confusion, certes, mais une confusion qui confirme l’histoire de la famille, et m’amuse beaucoup, puisque Louis n’est resté notaire à Paris que 5 ou 6 ans, et ne l’était plus depuis longtemps déjà quand son fils François avait épousé Anne Angélique Goret en 1707, presque 100 ans plus tôt. C’est comme ça qu’on réécrit une histoire familiale.
L’acte de décès précise également une date et un lieu de naissance pour Catherine : le 26 juillet 1712 à Grenoble …. Alors, Jackpot ou pas ?
Grenoble, l’Isère, le Dauphiné vers 1712 …. pourquoi ? mais pourquoi pas …
Je sais, parce que j’ai retrouvé les actes de baptêmes de certains des enfants, que François Lebois Duclos a vécu avec sa famille entre 1709 et 1712 à Auxerre, où il était directeur du domaine du roy, et où sont nés Jean Baptiste, le 23 juin 1709; Marie Thérèse et Pierre François, jumeaux, le 7 juin 1710; Angélique Magdeleine, le 2 juin 1711; Louis Germain le 24 mai 1712.
Après la naissance de Louis Germain, plus aucune naissance de petit Lebois Duclos sur les registres de la paroisse Notre Dame la d’Hors d’Auxerre. J’en avais déduit que la famille était retournée à Paris …. Mais pourrait elle être à Grenoble ? Pourquoi pas …
Une chose est sûre, la date du 26 juillet 1712 est impossible, Anne Angélique Goret venait de mettre au monde fin mai un fils.
Une recherche dans les registres de Grenoble, via un index alphabétique tenu par les curés – qu’ils en soient remerciés – puis via Geneabank pour avoir accès aux données du Cercle Généalogique du Dauphiné, ne donne rien, que ce soit pour Catherine ou les enfants suivants du couple Marie Anne et Jacques François, non nés à Auxerre, mais déclarés lors de l’acte de tutelle. Pas de baptême d’une Catherine Le Bois, Lebois, Lebois Duclos ou même Duclos sur la période qui m’intéresse. Pourtant la précision de l’acte de décès m’interpelle, comment peut on être aussi précis sans être exact, surtout pour une personne qui n’est pas de sa famille. Les déclarants avaient ils l’acte de baptême de Catherine ? Et si oui, pourquoi ne puis-je trouver cet acte dans les registres ? Et bien sûr question subsidiaire, l’acte de baptême mentionne t’il par erreur le nom de Louis comme père de l’enfant ? Que de questions ….
L’acte de décès en 1802 me permet néanmoins d’espérer trouver un inventaire après décès ou une déclaration de succession, aux archives de la Côte d’Or, qui pourrait me permettre d’avancer, et peut-être de trouver enfin des indications sur le mariage de Catherine avec Gratien Landes, et sur le décès de Gratien Landes.
Parlons maintenant du lieu du décès, Semur-en-Auxois, riante bourgade de Bourgogne, où je n’avais pas pensé à aller chercher Catherine. Quand son fils Pierre s’était marié à Dijon en octobre 1787, Catherine absente était dite demeurer à Saulieu, où j’avais supposé sans preuve formelle que Marie Angélique résidait à l’époque. Saulieu est en effet le berceau historique de la famille Pelletier de Chambure, depuis le milieu du 18ème siècle. J’y avais d’ailleurs cherché un acte concernant Catherine, jusqu’à la révolution, mais sans succès.
Et pour cause, puisque Catherine réside à Semur-en-Auxois à l’aube du 19ème siècle, quand elle décède vers l’âge calculé de 88 ans.
Par Christophe.Finot — Travail personnel, CC BY-SA 2.5, Lien
Etrangement, ou pas, Semur-en-Auxois est une ville qui apparait un peu plus tard dans la descendance de Catherine Lebois Duclos. C’est dans cette ville qu’habite dans la seconde moitié du 19è siècle François Saint Ange Pelletier de Chambure, l’arrière petit fils de Catherine, puis son fils Gabriel, qui y est médecin sa vie durant. Coïncidence ? Retour dans un patrimoine de famille ? Je n’ai plus qu’à espérer qu’il existe un inventaire après décès qui m’ouvrira de nouvelles portes.
[Catherine_Lebois_Duclos_Sosa_691]
Sources et liens
- Tous les actes évoqués dans cet article sont indiqués en source des événements pour les différents protagonistes, sur mon arbre en ligne publié chez Geneanet
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