Fin novembre, les archives départementales de la Charente ont mis en ligne les registres d’état civil de la commune de Saint Claud.
J’attendais depuis longtemps d’y avoir accès, puisque c’est là qu’est née en 1888 la grand mère de mon époux, Jeanne Dabzat, dont je n’avais pas encore pu remonter l’ascendance.
Je ne savais que peu de choses : son père Jean était mort quand elle était en bas âge, elle avait été partiellement élevée par son frère aîné prêtre qui était mort noyé. Avec ça, difficile d’aller bien loin. Le couple formé par ses parents, Jean Dabzat et Marie Sinsous, indiqué dans l’acte de mariage de Jeanne, n’apparaissait dans aucune des bases de données que j’avais interrogées et je ne trouvais pas de trace de la famille dans les recensements de 1886 et 1891 de Saint Claud. Bref, j’étais dans une impasse et j’espérais que l’acte de naissance me donnerait quelques indices.
39. L an mil huit cent quatre vingt huit, le vingt cinq novembre à dix heures du matin acte de naissance de Jeanne Dabzat, du sexe féminin, née le vingt quatre novembre courant à quatre heures du soir, au domicile de ses père et mère fille de Jean Dabzat, forgeron, âgé de cinquante deux ans, et de Marie Sinssous, sans profession, âgée de quarante cinq ans, mariés et domiciliés à Champlaurier commune de Saint Claud Dressé par nous Henri Brumauld des allées, maire, officier de === l’etat dicil de la commune de Saint-Claud, chef lieu de canton, département de la Charente, sur la présentation de l’enfant et la declaraiton faite par le père en présence d’Etienne Guinot boulanger, âgé de soixante neuf ans, et d’Octave Brouillet, receveur buraliste, âgé de cinquante quatre ans, tous les deux amis du déclarant, domiciliés séparément au chef lieu de la commune de Saint Claud, témoins qui ont signé avec le déclarant et Nous le présent acte après lecture.
L’acte ne contenait pas autant d’éléments que j’aurais pu le souhaiter, mais j’en ai retiré quelques nouvelles informations : les parents de Jeanne sont âgés à sa naissance, 52 ans pour le père, 45 ans pour la mère, ce qui est conhérent avec la notion de la petite orpheline élevée par le frère aîné. Le père est forgeron, élément dont je ne me souviens pas d’avoir entendu parler. Enfin je découvre que l’enfant est née à Champlaurier, lieu dit probable de la commune de Saint Claud.
A défaut d’éléments plus directement exploitables, j’ai tapé Champlaurier dans mon moteur de recherches préféré …
Oh miracle, il y a à Champlaurier, lieu dit situé à la fois sur Saint Claud et sur Nieuil, une importante forge. Une forge, un haut fourneau, un père forgeron …. Voilà l’élément qui me manquait pour progresser.
Historique :
Un haut fourneau est construit au 17e siècle. En 1837, le propriétaire, de Marcieu, ajoute un deuxième feu d’affinerie à sa forge. Le haut fourneau est éteint à la fin du 19e siècle, mais la forge continue à traiter des fers ou des aciers du Midi jusqu’au début des années 1930. L’affinerie et l’atelier de réparation sont transformés en logement. L’ensemble est situé à cheval sur deux communes, Nieuil et Saint-Claud. L’effectif en 1840 est de 37 personnes.
- Source Inventaire Poitou Charente -
Un petit tour dans les recensements de 1891 de Nieuil, cette fois ci, et non plus de Saint Claud, me permet de retrouver Jeanne et ses parents, et ô surprise, une soeur et non pas un, mais deux frères ….
En 1886, la famille est également recensée sur la commune de Nieuil, cette fois ci sur le village de Putier, que j’ai également indiqué sur la carte. Et cette fois ci, j’ai un troisième frère, Paul, qui a 14 ans et est déjà forgeron comme son père. En 1891, à 18 ans, il n’est plus au foyer familial, et trop jeune pour être au service militaire.
J’ai vérifié le recensement de 1881, tant à Nieuil qu’à Saint Claud, et je n’ai plus de trace de la famille ……
En revanche, j’ai trouvé l’acte de décès de Jean Dabzat, le père de famille, le 28 août 1893, à Nieuil. Et grâce aux renseignements que j’y ai trouvé, me voici partie sur la piste des Dabzat en Dordogne, sur la commune de Jumilhac-le-Grand.
Mon enquête ne fait que commencer, il va me falloir maintenant découvrir la Dordogne, apprivoiser une autre organisation d’archives départementales, reconstituer les fratries, essayer de comprendre ce qu’il est advenu des frères et soeurs de Jeanne, et de leur éventuelle descendance, totalement inconnue de ma belle mère. Et si j’en crois mon instinct – qui se trompe assez peu en généalogie – c’est vers la Haute Vienne, toujours pas en ligne, que je retrouverai la mère de Jeanne ….. Une chose est certaine, je suis loin d’en avoir fini avec la chasse aux ancêtres.
[Jean Dabzat – Sosa 22]
[Marie Sinsous – Sosa 23]
Laisser un commentaire