Après l’article dans lequel je faisais le point sur la branche Snejkovsky, la branche paternelle de mon mari, je vais aujourd’hui faire le point sur sa branche maternelle, la branche Karcher de mon arbre. Une fois encore, c’est à un voyage en Europe et en France que je vous convie.
Commençons par regarder les statistiques concernant l’avancée de mes recherches.
Les noms de 41 nouveaux ancêtres sont venus s’inscrire dans l’arbre de Christiane. A cela deux raisons principales : d’une part la mise en ligne des registres de Charente, bien que payants, pour les générations 4, 5 et 6, et d’autre part ma plongée dans les archives notariales de Paris pour les générations 8 à 11, grâce à la mise en ligne des répertoires des notaires parisiens. C’est une belle progression, et j’en suis d’autant plus fière que chacun de ces nouveaux ancêtres, je suis la première à les avoir mentionnés sur la toile. Je travaille là dans des zones généalogiques encore peu exploitées, qui me demandent du temps, mais pour lesquelles chaque découverte est particulièrement gratifiante.
Plutôt qu’une représentation géographique sur une carte, j’ai choisi de répartir par région les ancêtres de ma belle mère que j’ai retrouvés à ce jour.
Une première remarque s’impose : c’est dans le Périgord que je devrais compter le plus d’ancêtres retrouvés, puisque la mère de ma belle mère, Jeanne Dabzat, est originaire de cette région, où ses ancêtres étaient laboureurs, puis forgerons. Je ne travaille que depuis moins d’un an sur cette branche, à laquelle je n’ai pas encore accordé beaucoup de temps de recherche. Dans quelques années, il est probable que c’est la colonne qui sera la plus remplie, puisqu’il s’agit d’une population rurale ayant peu migré.
Voici à quoi ressemble à ce jour l’arbre de Jeanne Dabzat.
C’est la branche alsacienne de la famille de ma belle mère qui est à ce jour la plus représentée dans son arbre. Le père de ma belle mère, Daniel Karcher, était né à Colmar, et ses origines paternelles sont alsaciennes, allemandes et suisses. La généalogie de cette branche tombe assez rapidement, vers 1780, sur une famille connue et largement étudiée dans les environs de Riquewihr, ce qui m’a permis de rapidement remonter jusqu’à la 12ème génération et même au delà. Tous les actes de ces ancêtres alsaciens ne sont pas encore sourcés, car les registres paroissiaux du Bas Rhin ne sont pas disponibles sur internet. Mais les recherches à partir desquelles j’ai entré ces individus dans l’arbre ont été publiées par des sociétés savantes alsaciennes, et en attendant de vérifier moi même l’information, je les considère comme fiables.
Ce sont les origines de Marie Jeanne Jung, la mère de Daniel Karcher, qui vont nous faire voyager du côté de Strasbourg, sur les traces de Jean Jung le révolutionnaire, en Allemagne, et surtout grâce à l’ascendance de Louis Arnoldine Pelletier de Chambure, dans le Morvan, à Paris et en Hollande …..
C’est à l’ombre de l’église Saint Eustache que je retrouve pendant plus d’un siècle les ancêtres de Louise Arnoldine Pelletier de Chambure.
Son aïeule, Anne Crelot, est née vers 1643 dans la paroisse Saint Eustache. Cette année là, Louis XIII meurt, et le petit Louis Dieudonné, fils du roi défunt et d’Anne d’Autriche, a 6 ans et devient roi de France sous le nom de Louis XIV. Anne Crelot, l’aieule de mes enfants, est totalement contemporaine de Louis XIV. C’est à Saint Eustache que le jeune Louis fait sa première communion en 1649, dans l’église où toutes les cérémonies religieuses de la vie d’Anne vont avoir lieu.
Anne est une des filles de Jacques Crelot, barbier chirurgien à Paris, et de son épouse Barbe Moreau. Sa soeur Geneviève Crelot a fait un beau mariage, en épousant Jean de Valossière, commis de Colbert, puis contrôleur général de la Marine et des galères. Quand Jean de Valossière décède sans enfant, toute sa fortune revient à son épouse Geneviève, qui institue Anne comme son héritière universelle. De nombreux actes notariés vont être rédigés concernant cet héritage pendant tout le début du 18ème siècle, me permettant étape par étape de reconstituer certains des éléments de la vie d’Anne Crelot et de sa famille.
Anne Crelot épouse à une date encore non déterminée, probablement autour de 1680, Mathurin Goret, ingénieur hydraulique. Je n’ai pas encore pu retrouver le contrat de mariage, et je ne sais encore pas grand chose de ce Mathurin, que Anne épouse selon la coutume de Paris, c’est à dire avec communauté de biens. Avant 1700, elle sort de cette communauté de biens, pour devenir seule propriétaire de ses biens propres, probablement quand elle hérite de son père. En 1700, cela lui permet d’acheter seule, – mais avec procuration de son mari, n’exagérons pas – une maison à Paris, situé 16 rue du Croissant. Elle est donc seule et entière propriétaire de la maison, dans laquelle elle va désormais vivre.
Sur ce plan de 1730, voici où se situe la maison, dans une rue qui n’a pas changé de nom, même si la physionomie du quartier a été profondément modifiée.
J’ai trouvé aux Archives Nationales à Paris un livre de J. Hillairet sur les Rues de Paris qui parle ainsi de la Rue du Croissant, et de son numéro 16 .
N°16 – Hôtel du marquis de David, ancien gouverneur des îles de France et de Bourbon, dont la fille épousa, en 1770, un membre de la famille Colbert …… Le journal le siècle l’occupa à partir de 1836.
Rue du croissant [à Paris, la foule commentant les dernières dépêches liées à la crise austro-serbe] : [photographie de presse] / [Agence Rol]
Source: gallica.bnf.fr
Sur la photo ci dessus, c’est justement au 16 rue du Croissant que la foule lit les dépêches fin juin 1914 ….
Est ce la même maison ? Ou plus vraisemblablement Mathurin Goret de Fontenay, fils d’Anne Crelot, va t’il vendre la maison dont il hérite, et le nouveau propriétaire va t’il constuire à la place ce bel hôtel particulier ? J’ai mis la résolution de ce mystère dans la liste de mes projets pour 2015 ….
Anne Crelot et Mathurin Goret vont avoir au moins 4 enfants, que je trouve mentionnés dans le testament d’Anne, le 7 juin 1727 : Mathurin, officier dans l’armée du roi, Anne Angélique, l’épouse de François Lebois Duclos, mort à Saint Domingue, Marie Geneviève et Charlotte, dite Lolotte dans le testament de sa mère …. J’ai aussi trouvé une Françoise dans un document ultérieur, non indiquée dans le testament. Peut être Françoise et Geneviève sont elles la même personne, j’enquête toujours.
Le 19 mars 1736, Anne décède dans sa maison de la rue du Croissant. J’ai trouvé dans les archives notariales son acte de sépulture.
Ses deux « petits gendres », les époux de ses petites filles Marie Thérèse Lebois Duclos et Catherine Lebois Duclos, assistent à l’inhumation, au cimetière Saint Joseph, juste à côté de sa maison. Dans son testament, Anne avait demandé à être inhumée au cimetière des Saints Innocents, avec sa mère Barbe. Apparemment, cette dernière volonté n’a pas été respectée … J’espère au moins que la messe de funérailles a bien eu lieu dans l’église St Eustache, comme elle le souhaitait.
Différents indices me laissent penser que les parents, ou au moins le père d’Anne, n’est pas parisien. Quant à son époux Mathurin, le nom de Goret apparait dans l’Oise, et différentes pistes me laissent penser qu’il n’est pas lui non plus parisien de naissance. Sans que j’ai encore pu vérifier cette hypothèse, j’ai tendance à croire qu’Anne Crelot est la première des ancêtres parisiens de mes enfants, née à Paris. Du moins en est elle actuellement la première dont j’ai pu retracer quelques étapes de la vie.
[Anne_Crelot_Sosa_2767]
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