En 1809, Chrétien Daniel Jung et son frère ainé, Jean Jung, sont hussards depuis déjà 3 ans dans le 9ème régiment de hussards. Ils ont vraisemblablement participé aux batailles d’Iéna et de Friedland.
Le 9ème hussards appartient au 2ème corps de l’Armée d’Allemagne, sous le commandement du général Nicolas Oudinot – qui sera nommé maréchal après Wagram. Il fait plus précisément partie de la brigade de cavalerie légère, commandée par Pierre David de Colbert Chabanais et qui se compose du 9ème hussards ( 576 hommes ), du 7eme chasseurs ( 478 hommes ) et du 20eme chasseurs ( 462 hommes ).
Wagram, c’est un petit village dans la plaine du Danube au nord de Vienne, et au Nord du Danube, en Autriche. Après la victoire de Napoléon à Austerlitz en 1805, l’Autriche doit signer un traité de paix particulièrement désavantageux pour elle. Napoléon contraint ensuite les Prussiens à renoncer à le combattre, et en 1807 il s’allie à la Russie. Mais l’empereur d’Autriche veut reprendre la suprématie sur les territoires perdus, et malgré l’absence d’alliés marche en avril 1809 sur l’Italie du Nord et la Bavière, sous occupation française, sans déclaration officielle de guerre. Napoléon et la Garde Impériale sont encore à Paris, mais partent immédiatement vers l’Autriche. L’Armée d’Allemagne, elle, se positionne également en Autriche. La contre offensive française connait des hauts – la prise de Vienne le 12 mai 1809, qui n’entraine pourtant pas la capitulation autrichienne, – et des bas : la bataille d’Essling, du 20 au 22 mai 1809, pendant laquelle le maréchal Lannes perd la vie, frappé par un boulet aux jambes. L’armée de Napoléon se regroupe sur l’ile de Lobau, et se prépare.
Du côté autrichien, on compte 135 000 hommes et 415 pièces d’artillerie. L’armée de Napoléon, elle, présente 165 000 hommes et 433 pièces d’artillerie.
La bataille va durer deux jours, les 5 et 6 juillet 1809. Quand on lit le résumé de la bataille, il est difficile de considérer qu’il s’agit d’une victoire française. Cela ressemble plus à une défaite autrichienne, un repli d’une armée que le reste de l’armée adverse va suivre . Cinq jours plus tard, lors de la bataille de Znaim, qui tourne à nouveau à l’avantage de Napoléon, les Autrichiens demandent un armistice. En octobre suivant, le traité de Vienne met fin à cette guerre entre Napoléon et l’Autriche, avec des conditions très dures que l’Autriche n’oubliera pas, même si le pays doit donner une de ses princesses comme épouse à Napoléon.
Wagram est considéré comme une victoire napoléonienne. Pour moi, c’est avant tout un bain de sang tragique, comme toutes ces batailles qui parsèment l’histoire de l’humanité. Mais c’est un bain de sang marqué par l’utilisation importante de l’artillerie, qui fait des ravages terribles, préfigurant les guerres à venir.
Le 6 juillet, Chrétien Daniel Jung qui a survécu à la journée précédente, pendant laquelle son régiment est déjà intervenu, est à nouveau sur le champ de bataille, au milieu des tirs d’artillerie qui massacrent hommes et chevaux, quand à un moment de la journée, il est touché par un boulet de canon. Sa jambe gauche est arrachée. Par quel miracle a t’il survécu ? A t’il été blessé en fin de journée ? Son frère Jean a t’il assisté à la scène et pu revenir porter secours à son frère, le faire ramener près des chirurgiens ? Son dossier de pension, consulté au Service Historique de la Défense, ne permet pas d’en savoir plus. Mais Chrétien Daniel va désormais être pensionné, et avoir un poste réservé dans l’administration.
[Chrétien Daniel Jung – Sosa 84]
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