Vous pouvez relire ici le billet précédent : François Reau ( 1812-1871 ) – De St Christophe à Gourgé – Ascendance paternelle – 3
Reprenons l’ascendance de François Reau, que j’ai mise à jour depuis l’article précédent. Les changements concernent principalement la branche Bremand, la branche maternelle. Pourtant je n’ai toujours pas réussi à mettre la main sur l’origine du couple Bremand – Gousseau, au sujet duquel je vous avais fait part de ma grande frustration dans un billet précédent.
Depuis décembre dernier, retrouver la trace du mariage de Pierre Bremand et Jeanne Gousseau est en tête de ma liste de priorités. Une fois par semaine environ, c’est à cette quête que je consacre mes recherches.
C’est à partir de 1777 à Thenezay – Deux Sèvres – que sont baptisés des petits Bremand – ou Brémant, l’orthographe varie, mais toujours avec le phonème « en », jamais le phonème « on ». Cinq enfants, un tous les deux ans entre 1777 et 1785, c’est un rythme plutôt normal à cette époque. Vous noterez qu’il n’y a pas de « trou » dans les naissances, et pas non plus d’enfant mort en très bas âge. Lors des baptêmes des cinq enfants, je n’ai jamais rencontré de Brémand ou de Gousseau assumant le rôle de parrain ou marraine. Plus tard, lors de leur mariage, jamais non plus d’oncle ou de cousin germain, et pas de neveu ou de frère lors de l’enterrement des parents. J’ai épluché les tables de Thenezay, et tous les Brémand-Brément-Brémant que j’ai trouvés sont des descendants directs du couple Pierre Brémand – Jeanne Gousseau, et surtout des cinq enfants que j’ai trouvés, nés à Thenezay.
Tous ces éléments me confortent dans mon intuition : Pierre et Jeanne Brémand se sont mariés ailleurs, loin de Thenezay selon les critères de l’époque, et leur premier enfant , ou du moins le premier qui ait survécu, est né à Thenezay, où ils sont ensuite restés jusqu’à leur mort.
Mais alors, comment les retrouver ?
Le nom de Brémand – phonème en « en » – est répandu en Vendée, alors que le nom de Brémont lui est plutôt de Cholet. D’ailleurs sur St Christophe du Bois, d’où viennent les grands parents paternels de François Reau, il y a des Brémont, beaucoup de Brémont. Dans un premier temps, j’ai imaginé un « exode collectif » depuis St Christophe, mais rien dans mes recherches actuelles ne me permet de confirmer cette hypothèse.
J’ai bien sûr chassé l’escargot … enfin épluché les registres paroissiaux autour de St Christophe du Bois …. à la recherche du Graal, mon acte de mariage Brémant (ou Brémont, par moment je finis pas manquer d’exigence ) – Gousseau, mais rien, toujours rien.
Actuellement j’explore la Vendée. A partir de Geneanet, j’ai cherché dans quelles communes on trouvait des gisements de Brémand et des gisements de Gousseau en Vendée. J’ai vérifié si mes données étaient cohérentes avec les bases indexées que les Archives Départementales de la Vendée mettent à disposition. Et de temps en temps, pour deux ou trois heures, je pars en exploration dans les campagnes vendéennes. J’ai déjà rencontré des Pierre Brémand, mais aucun n’a eu le bon goût d’épouser une Jeanne Gousseau. J’ai moins de chance avec les Jeanne Gousseau, plus rares semble t’il que les Marie Gousseau.
Si je mets un jour la main sur un mariage Pierre Brémand – Jeanne Gousseau, il faudra ensuite que je vérifie dans les registres postérieurs qu’ils n’ont pas eu d’enfants et ne sont pas morts là où j’ai trouvé leur mariage ….. Peut être un jour ….
Renée Brémand, la mère de François Reau, est baptisée le 26 juillet 1781 à Thenezay (1). L’acte est des plus rudimentaires, il ne faut pas compter sur monsieur le curé pour avoir des détails intéressants. Est elle née du jour ? Dans quel village ? Je reste sur ma faim.
Le 26 fut Baptisée Renée fille de pierre Bremon et de Jeanne Lussaut Sa femme Les
parain et maraine ont été Louis Martineau Et Renée morin
Les patronymes ci dessus sont orthographiés de façon fantaisiste, mais il s’agit bien de mon couple, et l’orthographe est plus cohérente à la fois dans les actes de baptême des autres enfants et dans les actes de mariage et de sépulture.
Renée est la troisième enfant du couple. A sa naissance, elle a déjà deux frères aînés Jacques et Jacques. Si, je vous assure, Jacques 1 et Jacques 2. Et les deux frères ne vont jamais utiliser d’autre prénom que celui de leur baptême, Jacques …. Je vous épargne le récit de mes déductions pour savoir lequel des deux se mariait lors du premier mariage de Jacques Brémant que j’ai trouvé, et les noms d’oiseaux dont j’ai gratifié ses parents.
Après Renée naîtront encore deux enfants, Marguerite, née en 1783, la seule à mourir avant ses parents, en 1804, et enfin Pierre qui nait en 1785.
La famille habite dans le nord de la commune de Thenezay.
Sur aucun des actes de baptêmes je n’ai d’indication du hameau dans lequel la famille habite au moment de la naissance des enfants. Lors du mariage de Renée en 1799, il est indiqué dans l’acte que les parents, laboureurs, habitent à Toucheronde, lieu dit que je viens de localiser dans le bourg de Thenezay. Au début du 19ème siècle, il y avait probablement une métairie à cet endroit, actuellement siège d’une société de négoce de grains. En reprenant les informations contenues dans tous les actes familiaux, les Brémand sont restés dans le voisinage immédiat du bourg. Les parents habitent Buzé – maintenant Buzay – au moment de leur mort, Jacques 1 s’installe avec sa famille à La Forêt, Jacques 2 et Pierre font souche à La Moinie.
Le 17 janvier 1799 Renée épouse à Thenezay Jean Victor Renault, bordier à La Peyratte (2). Il a 29 ans, elle n’en a pas encore 18. C’est bien jeune pour un mariage en Gâtine à cette époque, mais le marié est bordier, il est installé et peut donc monter son ménage. Le père de l’époux est mort, et sa mère, Marie Gabard, demeure à la Maisonneau, commune de Thenezay, pas très loin du bourg où habite la famille Bremand. C’est probablement ainsi que les jeunes mariés se sont rencontrés …. ou ont été accordés.
Renée part donc vivre avec son époux à La Peyratte, à la Petite Roche, à une dizaine de kilomètres de Thenezay, dans des conditions rares pour l’époque, puisqu’elle ne va pas vivre dans la maison de sa belle mère. Le 10 avril 1801, soit un peu plus de deux ans après les noces, Jean Victor Renault meurt (3). L’acte de décès est succinct, de quoi est il mort, je l’ignore. Renée se retrouve donc veuve, à 21 ans. Que lui arrive t’il alors ? Je n’ai pas encore l’éventuel inventaire après décès de son mari, qui doit se trouver aux archives départementales de Niort. Le couple n’avait pas d’enfant. La jeune veuve a dû retourner vivre chez ses parents. Mais ils décèdent en 1807 et 1808. Encore deux inventaires après décès qu’il faudrait que je me procure si je veux comprendre ce qu’il est advenu de Renée, jeune veuve.
Quand en 1811, soit 10 ans plus tard, elle épousera Louis Réault, l’acte de mariage indiquera qu’elle demeure – au moment du mariage – à la Gaudinière, sans qu’il soit fait mention d’une profession – servante, domestique – qui expliquerait qu’elle y demeure.
Etrange étrange … Pourquoi et comment s’est elle retrouvée là?
Il est en généalogie des mystère qu’on ne peut jamais résoudre. J’en ai deux concernant Renée, que j’espère un jour comprendre : d’où viennent ses parents et que lui est il arrivé entre 1801 et 1811 ?
Qui sait, l’un de vous en lisant cet article aura une idée ou un indice qui m’aidera à avancer.
La prochaine fois, promis, on parle vraiment de François Reau …
[François Reau – Sosa 112]
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