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S comme Soeurs

Ecrit par

Brigitte Billard

Publié le

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Les filles d’Helena 8 – Les cinq sœurs Quintard



Pour cette nouvelle participation du blog au Challenge AZ initié par Sophie Boudarel, de la Gazette des ancêtres, je vous emmène sur les terres ancestrales de ma mère, dans le village de Latillé en Poitou.


A l’été 2016, j’avais commencé une enquête généalogique pour retrouver les descendantes de mon ancêtre la plus éloignée dans ma branche matrilinéaire, celle qui m’a transmis de mère en fille mon ADN mitochondrial, identifié comme appartenant à l’haplogroupe H5a2. J’ai improprement nommé cette descendance les Filles d’Helena.

Retrouvez tous les épisodes précédants ici

Le clan d’Helena
Les filles d’Helena 1 – Le cadre de mes recherches
Les filles d’Helena 2 – Génération 12 – Les cousines Imbert
Les filles d’Helena 3 – Le temps du doute et des hypothèses
Les filles d’Helena 4 – Les soeurs Laventurier
Les filles d’Helena 5 – Jeanne Baudet
Les filles d’Helena 6 – Marie Jeanne Baudet 
Les filles d’Helena 7 – Louise Angele Reau


Cliquez sur l’image pour la voir en format 100%

Marie Anne Delaitre, à la génération 7, a eu deux filles : Marie Magdeleine Reau, et Louise Angelle Reau, toutes deux mariées successivement au même homme, François Alexandre Quintard. 

Marie Magdeleine Reau n’a pas eu de fille survivante à l’âge adulte, et la transmission de l’ADN Mt s’est arrêtée le long de sa branche avec elle.

Louise Angèle, en revanche, dont je viens de vous brosser à grands traits la vie, a eu cinq filles, dont quatre sont arrivées à l’âge adulte. Pourtant, de ces cinq filles, de ces cinq possibilités de transmission de l’ADN mitochondrial le long de cette branche, à la génération 5, une seule descendante est arrivée à l’âge adulte à la génération 4, et a eu des filles : ma grand mère Marie Rose Guignard. La transmission d’ADN en droite ligne, tant Y que  mitochondrial, est fortement tributaire des hasards de la vie.

Marie Angèle Quintard, mon arrière grand mère – 1874-1968

Née avant le mariage de ses parents, reconnue dès la naissance par son père et légitimée par leur mariage l’année suivante, je vous ai fréquemment parlé ici de mon arrière grand mère. Elle mérite un vrai portrait, que je lui consacrerai probablement dans les mois à venir.

Née à Latillé le 5 décembre 1874, petite fille à la Croix Carrée et au Bardeau, deux lieux dits de la bourgade, elle est servante très jeune, vers 15 ans, chez Elie Ferdinand Tourneau, marchand de tissus sur la place du marché. Elle travaille dans sa famille pendant presque 15 ans, jusqu’à son mariage en 1905, à l’âge de 30 ans, avec Adrien Guignard, menuisier au Petit Bourg, à Latillé, où Ferdinand Tourneau a fait construire une belle maison.  Ensemble, ils ont une fille, Marie Rose, née en 1908. En 1915, Adrien part à la guerre, sur le chemin du front il tombe malade et meurt rapidement d’une méningite cérébrale.

Après la guerre – ou la seconde ? – elle s’occupe de la section des tout petits dans l’école religieuse près de la maison, et elle apprend à lire à toute une génération d’enfants de Latillé, qui quand j’étais petite connaissaient tous la « mère Marie » . Elle a vécu jusqu’à la fin de sa longue vie dans la maison dans laquelle elle avait emménagé lors de son mariage, mal aisée, peu pratique, sans beaucoup de confort. Longtemps elle a cultivé son jardin, en descendant un raidillon pierreux qui menait vers le pré et l’Auxances.

19 juin 1959, grand mère Marie, mon frère – dont on fête le premier anniversaire, et moi, à Latillé

Elle avait 94 ans quand elle a fait une mauvaise chute, s’est cassé le col du fémur, et en est morte, le 25 décembre 1968, 120 ans jour pour jour après la naissance de sa mère, Louise Angèle Reau.

Ainée de la fratrie, elle est aussi la dernière des filles à décéder. 

Augustine Clarice Quintard – 1877-1955

Clarisse, puisque c’est sous ce prénom que je la retrouve dans les recensements, naît le 12 décembre 1877 au Bardeau, à Latillé. Elle a moins de 13 ans quand elle est déjà servante chez Charles Tourneau, marchand de tissus sur la place du marché à Latillé. Elle y est recensée en 1891. Dans le même foyer habite également la belle-mère de Charles Tourneau, Victoria Malvina Girard, 64 ans. Malvina Girard a une certaine célébrité dans le Poitou, puisque que vers 1850 , alors qu’elle était une jeune lingère, elle a créé la coiffe poitevine Malvina, une coiffe que les femmes de la région ont porté jusque vers 1910. 

En 1896, c’est à Neuville de Poitou, chez Anastasie Boutin, veuve de Claude Guérin, âgée de 80 ans, que je la retrouve servante. Dans la maisonnée habitent aussi la fille d’Anastasie, Rachel Guérin,  46 ans, et la soeur de la chef de famille, Elisa Boutin, 68 ans. Une maison de femmes, où Clarisse détonne par sa jeunesse.

Clarice ne semble plus habiter à Neuville en 1901, je n’ai pas encore retrouvé sa trace dans un des recensements alentour.

Le 4 mars 1906, elle est revenue habiter chez ses parents – depuis combien de temps ? -, et sa mère, Louise Angèle Reau, va déclarer en mairie la naissance d’un petit garçon, son petit fils, Joseph Auguste, né de père inconnu et de sa fille Clarice.

Le 16 juin 1908, Clarisse épouse à Latillé Eugène Emile Lutreau, qui reconnait l’enfant. La nouvelle famille s’installe à Richelieu, dont Eugène est originaire. Se sont ils rencontrés à Chatellerault, pendant qu’Eugène y faisait son service militaire ? Clarisse n’apparait pas dans le recensement de 1901 de Richelieu. 

En Août 1914, Eugène, qui appartient à la classe 1901, est mobilisé dans le 32e RI. Il est fait prisonnier le 12 novembre 1914 à Ypres et restera prisonnier en Allemagne, à Burgsteinfurt, jusqu’à sa libération le 20 décembre 1918.

Clarisse n’a eu qu’un seul fils, Joseph, qui a eu lui même deux fils sans que j’en sache plus. Elle décède à Richelieu, le 15 décembre 1955, quelques jours après son 78ème anniversaire.

Marie Eugénie Quintard – 1881-?

Le 17 décembre 1881 nait Marie Eugénie, connue dans la famille sous le nom de Nelly, la troisième fille de François Alexandre Quintard et Louise Angèle Reau. Je ne sais pas grand chose de Nelly, à part ce que j’ai trouvé dans les registres et les recensements. Elle habite avec ses parents en 1886 et 1891, mais dès le recensement de 1896, alors qu’elle a tout juste 14 ans, elle est placée comme domestique, à Neuville-de-Poitou, dans la famille d’Arthur Boutin, pas très loin de chez Anastasie Boutin où travaille sa soeur ainée Clarisse.

En 1901, elle travaille toujours à Neuville-de-Poitou, mais elle a changé d’employeur et travaille comme domestique chez Adolphe Baussant, boulanger. En 1906, elle travaille à Loudun, chez Emile Martin, huissier. 

Son acte de naissance indique en marge qu’elle a épousé le 5 septembre 1924 à Latillé un certain Louis Auguste Lebrun. Je n’ai apparemment jamais récupéré cet acte – ou je l’ai récupéré et pas traité – et je n’en sais pas plus. J’ignore aussi quand Nelly est décédée, a priori sans enfant d’après la mémoire familiale, mais comme il n’y a pas de mention marginale concernant un décès, elle est probablement morte avant mars 1945. 

Je n’ai d’elle qu’un portrait photographique, très passé, qui ne précise pas de date et a été identifié grâce aux souvenirs de maman.

Nelly Quintard, date inconnue

Alice Quintard (1884-1894)

Le 24 octobre 1884, Louise Angelle Reau met au monde une quatrième petite fille, prénommée Alice.

A travers les recensements de 1886 et 1891, on la voit grandir au Bardeau, avec ses parents .

Alice décède le 27 décembre 1894, elle n’avait que 10 ans.

Marie Alexandrine Quintard – (1888-1926)

Marie Alexandrine vient au monde au Bardeau, à Latillé, le 19 août 1888. Très vite, ses soeurs ainées Marie Angèle et Clarisse n’habitent plus avec la famille et partent comme domestiques dans une maison à Latillé.  En avril 1895, un petit frère, Auguste, vient compléter la cellule familiale.

Marie Alexandrine est mentionnée dans le recensement de Latillé, dans la même famille que ses parents, en 1896 et 1901. En 1906, âgée de 17 ans, elle travaille à Loudun, comme Nelly, dans la famille de Théophile Thibault, rue des Naveaux, pendant que sa grande soeur travaille rue du Puits Gilles. Les deux rues sont parallèles, proches l’une de l’autre, les deux jeunes filles loin de leur famille ne sont malgré tout pas totalement isolées. 

C’est peut être à Loudun qu’Alexandrine rencontre Marcel Grateau, qui à cette époque est boucher. Ils se marient le 24 janvier 1910 à Latillé, Alexandrine a 21 ans, elle est celle des filles qui se marie la plus jeune. Le couple habite à Poitiers. Mais en janvier 1911 Alexandrine revient chez ses parents, à Latillé, et c’est là qu’elle met au monde, le 5 janvier, sa fille, Jeanine Marguerite Grateau, qui va décéder encore enfant, probablement à Iteuil, où le couple habite en 1912.

Marcel Grateau est mobilisé le 2 août 1914, il a 28 ans. Dans un premier temps, jusqu’au 30 janvier 1917, il est incorporé au 9e COA et ne va donc pas sur le front. Ensuite, il est affecté au 114ème régiment d’infanterie, puis au 156ème régiment d’infanterie. Il finit la guerre en tant que caporal, et il est démobilisé le 22 mars 1919 à Chasseneuil-de-Poitou. Le couple retourne ensuite s’installer à Loudun. Le 29 avril 1922, la jeune soeur de Marcel, Marguerite, épouse le jeune frère d’Alexandrine, Auguste. Tante Margot, c’est ainsi que maman et ses soeurs, puis mes cousins et mes frère et soeurs l’avons depuis appelée, jusqu’à son décès en 1982.

En décembre 1923, Alexandrine et Marcel partent à Paris, s’installent 44 rue Petit, dans le 19ème. Ils sont semble t’il marchands de vins, sans que j’ai pu encore confirmer cette information. Le 1er mai 1926, Alexandrine, 37 ans, meurt à son domicile.

Mais son époux Marcel, devenu fort des Halles, ne sort pas vraiment de la famille, même si 10 ans après la mort de son épouse il se remarie, le 20 avril 1936, avec Amélie Darges. J’ai entendu parler de « tante Amélie » et j’ai connu tonton Marcel, dont je me souviens avec tendresse. Curieusement, je n’ai pas de photo d’Alexandrine, mais j’ai la photo de mariage de Marcel et Amélie, un mariage célébré à Paris auquel mes grands parents et leurs trois filles avaient été invités.


La transmission de la mémoire est une chose curieuse, qui fait que je détiens la photo du second mariage de l’époux d’une de mes arrières grands tantes, sans avoir la moindre photo d’elle …..


Des cinq sœurs Quintard, porteuses de l’ADN mitochondrial appartenant à l’haplogroupe H5a2, une seule fille est née à la génération suivante pour transmettre à nouveau à ses trois filles cet héritage génétique particulier.


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