La famille de maman est poitevine, c’est un fait, d’ailleurs seul son père Achille Reau en est parti. Il a quitté la ferme pour les armes et une carrière militaire, idée bien dangereuse et aventureuse au début du 20ème siècle.
Avant que je me lance dans mon aventure généalogique, mes idées étaient bien arrêtées : les Reau étaient établis sur le canton de Vouillé depuis …. le péché originel ? Peut être pas, mais pas loin. Chalandray, Ayron, Cramard, Latillé, c’était chez eux – et donc chez moi … – , toutes ces métairies ils y avaient usé leurs sabots.
Certes, ma grand tante laissait entendre qu’au départ, ils venaient de plus loin, des Deux Sèvres, au delà de la frontière du département …. Bon, c’est toujours le Poitou, on est bien d’accord.
L’acte de mariage d’Hilaire Reau indiquait une naissance à La Peyratte, la première étape de mon voyage à rebours vers l’Ouest.
Je suis très vite arrivée à Gourgé, petite bourgade située en pleine Gâtine poitevine, où on pouvait remonter à travers les naissances, mariages et décès jusqu’au couple Pierre Rault et Louise Dixneuf.
Gourgé, berceau de mes ancêtres ? Que nenni ….
Au détour d’un acte, je trouvais un lieu de naissance à St Christophe du Bois, dans le Maine et Loire. Imaginez mon étonnement … St Christophe, petit village proche de Cholet est à 70 kilomètres de Gourgé, une petite heure de route en 2012, mais une bonne semaine de marche vers 1780.
Afficher Pierre Reault x Louise Dixneuf sur une carte plus grande
Et à St Christophe, je retrouvais non seulement la trace de la naissance de tous les enfants de Pierre et Louise, mais aussi leurs ascendants autour de Cholet jusqu’au début des registres consultables, vers le milieu du 17ème siècle.
A ce stade de mes recherches, l’origine des Reau – Réau – Rault – Réault ou même Raux – l’orthographe des noms propres n’était pas encore fixée et tout ca c’est bien la même famille – ne m’importait plus autant. Ce qui m’interpelait et continue à le faire, c’est pourquoi Pierre et Louise ont un jour quitté leur village pour partir vers le sud est avec toute leur famille.
Leur dernière fille, Magdeleine Reault, est née en 1775 à St Christophe. Leur fils ainé Pierre s’est marié à Gourgé en 1784. Ils ont donc quitté leur village entre 1775 et 1784.
C’est bien trop tôt pour avoir fui les guerres de Vendée qui ont dévasté la région de Cholet et le village de St Christophe en 1793.
Gourgé est un petit village de Gâtine. Une gâtine, c’est une terre marécageuse, imperméable et stérile …. pas vraiment un lieu de migration idéal pour un paysan qui part avec sa famille. Sauf que la région est plutôt déserte à l’époque, et que le Choletais semble bien plus peuplé.
Je n’ai pas encore de réponse à mes interrogations, j’essaie de mieux cerner la période à laquelle les Réault sont partis, et de voir si d’autres familles les ont accompagnés. Il y a à partir de 1800 beaucoup d’Ayrault, de Bremond sur Gourgé, patronymes qu’on retrouve à foison autour de Cholet vers 1700. S’agit il d’une migration « organisée » ? Ont ils suivi un seigneur ou des moines ?
J’essaie pour l’instant de trouver des pistes par Gallica, mais comme je manque parfois de concentration et que Gallica regorge de trésors, je me retrouve à lire des récits de voyages des années 1850 dans le Poitou, passionnants mais pas directement liés à ma problématique, ou de longues explications historiques sur le siège de Parthenay en 1400 et des poussières ….. Alors ne soyez pas trop pressés d’en savoir plus sur le grand exode de Pierre Rault et de Louise Dixneuf.
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