Les recensements en ligne du XIXème sont une grande source de renseignements dès qu’on cherche à aller plus loin qu’une liste de noms et de dates. Je les utilise beaucoup dans la Vienne, où on a la chance de les avoir de façon ininterrompue ou presque depuis 1836.
Mais parfois il faut interpréter ce que le recenseur a écrit. Entre les prénoms à géométrie variable, les noms à orthographe approximative et les âges fluctuants, retrouver un ancêtre qui ne réside pas dans la même habitation, à plus forte raison dans la même commune que le reste de sa famille, peut s’avérer ardu.[divider_line]
Je travaillais dernièrement sur la vie d’Hilaire Reau et je me demandais où il pouvait être en 1866.
Hilaire est le fils de François Reau et Marie Anne Delaitre, et le père de François Reau … Un petit dessin pour mieux situer, ca me semble nécessaire.
En 1866, il a 21 ans, et d’après le recensement de Chalandray, il n’habite plus avec ses parents.
Vous noterez pour souligner mon propos que Marie Anne est ici devenue Madeleine, et que le jeune homme indiqué comme s’appelant Alexandre a été déclaré en mairie lors de sa naissance comme Louis, juste Louis et seulement Louis. …..
Les trois autres enfants du couple ne sont plus à leur domicile. Marie Magdeleine, la fille ainée, s’est mariée le 11 octobre 1864 avec François Quintard; la plus jeune, Louise Angèle, est servante à la Brissonnerie, sur la commune d’Ayron.
Mais avant Noêl, quand j’avais commencé à travailler sur cette ligne de vie, je n’arrivais pas à trouver Hilaire. J’avais parcouru les recensements de Chalandray, de Latillé, d’Ayron, sans succès.
Reprenant le fil de mes recherches, avant de me lancer dans l’analyse de tous les recensements du canton de Vouillé, puis de Lusignan, je me suis posé quelques questions :
- Hilaire pouvait il avoir tiré un mauvais numéro et être parti au service militaire ? Né en 1845, il aurait été recensé en décembre 1865 pour un départ en novembre 1866. Donc comme le recensement a lieu avant l’été, d’une façon ou d’une autre il ne pouvait pas être parti au service militaire au moment du recensement 1866. Il a donc bien été recensé.
- Hilaire peut il être parti hors de son canton d’origine ? Peut être même sur les Deux Sèvres, limitrophe du canton de Vouillé, où un certain nombre de recensements sont malheureusement manquants ? Peut être, même s’il épouse une fille de Chalandray en 1871. Après tout, vers 1873, il part s’installer à Jazeneuil avec sa famille. Et s’il s’était loué là-bas avant son mariage ?
Avant de me lancer dans de nouvelles recherches, j ‘ai repris les recensements les plus probables, ceux de Chalandray, d’Ayron et de Latillé.
Et à la page 15 du recensement d’Ayron, j’ai vu un nom qui m’a interpellé.
Le 6ème sur la liste, à la Brissonnerie, là où LouiseAngèle – le numéro 10 – est servante, je l’avais lu en son temps comme Rault Claire. D’ailleurs, je l’ai créé ainsi dans les « témoins » de l’événement Recensement 1866 pour Louise Angèle.
Et là, en relisant à nouveau le registre, j’ai joué au commissaire Bourrel …. Bon sang, mais c’est bien sûr ….
Je ne peux pas être sûre à 100% qu’il s’agit bien de mon Hilaire, mais voici les arguments qui vont dans ce sens :
- Dans les renseignements supplémentaires, il est indiqué que la personne recensée est un homme célibataire de 20 ans. Donc déjà ce n’est pas une femme. En plus Claire n’est pas du tout un prénom de la région, et à la première lecture j’avais été surprise de trouver une Claire Rault dans le coin. Les Reau-Rault-Reault sur le canton de Vouillé, je les piste …. mais c’était la première fois que je rencontrais ce prénom, et pour cause.
- Il n’est pas rare que des frères et soeurs soient employés ensemble au même endroit.
- La Brissonnerie est un lieu dit qui parle à ma mémoire, je sais que mon arrière grand père François, le fils d’Hilaire, y a travaillé comme journalier après son mariage avec Clémentine. Et c’est tout près de Cramard, où une partie de l’histoire de la famille s’est écrite.
Alors aujourd’hui, dans la ligne de vie d’Hilaire Reau, je vais compléter la case du recensement 1866. Il était à Ayron, domestique à la Brissonnerie, et ca m’étonnerait que quelqu’un puisse me convaincre maintenant du contraire.
[Hilaire Reau – Sosa 56]
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