Pour qui aime les vallées et les bois, cette humble localité doit réellement avoir des charmes. Cramard, en effet, présente l’agréable physionomie du bocage : des ormeaux séculaires, de grands chênes aux puissantes ramures, reliés entre eux par d’épaisses fourrures de buissons, bordent, comme dans la Gâtine, ses chemins creux, et ombragent le voyageur. Cependant qu’au sortir de l’étable les boeufs mugissants trouvent leur abondante pâture dans les vertes prairies qu’arrose la Vandelogne aux sinueux contours.
C’est ainsi que commence la monographie de Cramard, actuel hameau dans la Vienne, à quelques kilomètres des Deux Sèvres, monographie écrite en 1913 par le Chanoine Eugène Rosière, disponible sur microfiches à la BNF.
Jusqu’à la Révolution Française, Cramard était une paroisse importante, bien plus importante que celle de Chalandray. Sur la carte de Cassini, on voit bien que les deux paroisses ont à peu près la même importance. La paroisse comptait alors environ 600 âmes. On y trouvait deux établissements religieux distincts, la cure et le Prieuré. L’origine de l’église de Cramard remonte semble t’il au XIème siècle. Quant au prieuré, il était occupé primitivement par les Bénédictins. L’église de Cramard est dédiée à St Hilaire, un de ces saints que le Poitou honore, un prénom qu’on trouve fréquemment dans mon arbre poitevin.
La Révolution, en créant les communes, a choisi de rattacher Cramard à Chalandray, et le village s’est un peu vidé. Mais si vous vous promenez aujourd’hui à Cramard, vous verrez que peu de choses ont changé dans la campagne, comme on le voit sur cette photo issue de Google Maps. Seul le tracé de la route a été modifié, mais la Vendelogne coule toujours paresseusement au milieu des prés .
C’est à Cramard que mon grand père Achille Reau est né, c’est là dans la petite église du village qu’il a été baptisé, c’est là qu’il fut enfant de choeur. A quelques centaines de mètres de l’église se trouve la maison dans laquelle sa grand mère, mon arrière arrière grand mère Sophie David, a vécu à la fin de sa vie. C’est autour de Cramard que s’est déroulée la presque totalité de la vie de mes arrières grands parents, François Reau et Clémentine Pelletier, dans ces fermes aux noms qui me parlent : la Brissonnerie, la Rondelière, Chanteloup ….
Sur la photo ci-dessus, prise vers 1933 probablement à la Brissonnerie, une des fermes sur le territoire de Cramard – Chalandray – la famille de François Reau presque au complet : de gauche à droite : Clodomir Reau (1917-1948) – Sylvie Métivier épouse Reau (1909- ?) – Arsène Reau (1906-1983 ) – Régine Reau (1921-2014) – Marie Rose Guignard épouse Reau (1908-1969) – Achille Reau (1904-1948) – Clémentine Pelletier épouse Reau (1879-1968) – Odile Reau – Gabriel Reau – François Reau (1874-1952). Seules manquent mes tantes Françoise et Monique, probablement restées à Latillé avec leur grand mère maternelle.
Achille Reau aimait la photographie, et bien sûr il a pris en photo cette petite église qu’il aimait. J’ai la chance d’avoir dans mes souvenirs familiaux deux clichés qu’il a pris de l’église et que je suis heureuse de partager avec vous.
Désormais, la chapelle accueille parfois des concerts de musique de chambre, pour le plus grand plaisir des mélomanes de la région.
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