Le 24 avril 1901, Aristide Mitteault, maire de la commune de Chalandray, signe le document de recensement de sa commune.
Chalandray compte sur le document 981 habitants, répartis sur 37 villages, hameaux ou lieux dits.
En fait, je n’en ai moi même que 980. …
On retrouve 23 de ces 37 lieux dits sur la carte de Cassini, avec des orthographes parfois un peu différentes. Parmi les villages comptant en 1901 plus d’une dizaine de maisons, seul le village de Poireil (5), au nord de la commune, manque à l’appel sur la carte de Cassini. Il faut dire que ce village est une enclave dans la commune de Cherves, au nord de Chalandray, et qu’il jouxte le village de Bois Baudry. Sur de nombreux actes paroissiaux avant la Révolution, il y a un grand flou sur la localisation de Bois Baudry, parfois mentionné à Cherves, d’autres fois à Chalandray. J’imagine qu’à un moment, l’administration a décidé que la partie du village de Bois Baudry située sur la commune de Chalandray porterait le nom de Poireil. C’est plus simple qu’un même nom de village appartenant à deux communes, au moins au niveau administratif. Je n’ai pas encore trouvé de preuve de cette supposition, elle n’engage donc pour l’instant que moi.
Chalandray est une commune rurale de la Vienne, dans une région de bocage, la Gâtine, à l’habitat très dispersé. Le bourg regroupe en 1901 un peu moins de 20 % de la population totale. Seuls le bourg et 6 autres villages comptent plus de 50 habitants. Quant aux lieux dits ne comptant qu’une maison, il y en a 13 …. Sur la carte que je vous ai reproduite, vous remarquerez que les points d’habitation se sont regroupés le long de la Vendelogne qui traverse la commune. Le plateau, plus sec, couvert de landes et de brandes, n’a été mis en culture que peu à peu, depuis la fin du 19ème siècle, et même actuellement les fermes y sont plus rares.
Du Nord – Poireil – au sud – La Gorde – on compte 6 kilomètres à vol d’oiseau, une bonne dizaine par les chemins qui suivent les cours d’eau.
La population de Chalandray en 1901 compte 980 habitants : 280 enfants jusqu’à 13 ans – l’école étant obligatoire jusqu’à l’age de 13 ans depuis Jules Ferry, c’est arbitrairement l’âge que j’ai choisi pour qualifier un individu d’enfant …. autres temps, autres moeurs … – 344 femmes et 356 hommes.
Il y a 218 couples, 49 veuves, 18 veufs, 79 femmes célibataires de plus de 14 ans et 111 hommes célibataires de plus de 14 ans. N’oublions pas dans ces statistiques que les jeunes gens sous les drapeaux ne sont pas comptés dans le recensement de la commune. A première vue, il y a très clairement un déficit de jeunes filles à marier à Chalandray. Notons également que les deux veuves les plus jeunes ont 31 ans et se trouvent à la tête d’une nombreuse maisonnée. Le veuf le plus jeune – non remarié – , lui, a 46 ans.
Les 980 habitants se partagent 240 noms différents … J’ai comparé la liste de ces noms avec les noms de ma lignée sosa dans la région : 43 noms sont communs aux deux listes, ce qui vous explique mon intérêt pour le dépouillement de cette commune. Si je n’y retrouve pas de nouveaux ancêtres – je crois que j’ai fait le tour de cette branche – je suis sûre d’y trouver de la famille, des cousins plus ou moins éloignés, et en reconstituant les familles du canton, je vais peut être trouver des pistes de recherche pour certains de mes arrières grands oncles que je n’arrive pas à localiser.
Au niveau socio économique, je ne vous surprendrai pas en vous disant que la commune est très fortement rurale.
On compte 84 propriétaires exploitants – un nom bien pompeux pour dire que l’agriculteur possède au moins une des parcelles qu’il cultive, le fait principal étant que c’est lui et sa famille qui s’occupent de la mise en valeur de la terre. Il n’y a que peu de rentiers à Chalandray au début du 20 ème siècle, à part le vicomte de Rouault, qui vit avec sa famille avec Tréguet. A coté de ces petits propriétaires, on trouve 27 fermiers, 57 ouvriers agricoles et 17 journaliers agricoles. Sur les 258 ménages que compte la commune, il y en a donc 185 dont la survie dépend directement de la terre.
Pour la petite histoire, il y a une étrangère à Chalandray en 1901, Miss Catherine Barklay, anglaise, gouvernante des petites de Rouault dans le chateau de Tréguet …. La gouvernante anglaise du début du vingtième siècle a sévi jusque dans les campagnes profondes …
A titre personnel figurent dans ce recensement mes deux arrières arrières grand mères, Sophie David et Edvige Colnay , et mon arrière grand mère Clémentine Pelletier, servante chez Firmin Bigot. Mon arrière grand père François Reau lui travaille à la Brissonnerie, sur la commune d’Ayron, à moins d’un kilomètre de la ferme où travaille Clémentine. Mais c’est administrativement « ailleurs », même si les deux futurs époux n’ont qu’une rivière à traverser pour se voir.
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